. Contes roses . cour éclata de rire. Oui, il nétait si jeune page qui ne pouffât; lesdames se cachaient derrière leurs éventails, le bon roi mordait sa mous-tache ; quant aux rivaux ils crevaient daise sous leurs armures. Trem-blants de rage, les quatre frères supportèrent à grandpeine les railleriesde ces moqueuses personnes; mais sils se continrent en leur présence,ils ne se montrèrent que plus hautains lorsquelles se furent retirées. « Holà , beau Sire, dirent-ils au roi, sommes-nous venus à tacour pour nous exposer à la risée de tes péronnelles? Tu nous rendrasraison de ces o


. Contes roses . cour éclata de rire. Oui, il nétait si jeune page qui ne pouffât; lesdames se cachaient derrière leurs éventails, le bon roi mordait sa mous-tache ; quant aux rivaux ils crevaient daise sous leurs armures. Trem-blants de rage, les quatre frères supportèrent à grandpeine les railleriesde ces moqueuses personnes; mais sils se continrent en leur présence,ils ne se montrèrent que plus hautains lorsquelles se furent retirées. « Holà , beau Sire, dirent-ils au roi, sommes-nous venus à tacour pour nous exposer à la risée de tes péronnelles? Tu nous rendrasraison de ces offenses! Veux-tu nous donner tes lilles, oui, ou non? JEAN LOURS. 83 Si tu refuses, nous saurons bien les avoir de gré ou de force, wOutré dun semblable langage, le bon prince, suffoqué de cour-roux, les lit jeter dehors par ses archers, sans vouloir en entendredavantage. Lenchanteur se retira avec ses frères en proférant des même nuit, il enleva les quatre princesses et les conduisit dans ce. château souterrain. Quant au pauvre roi leur père, il ne tarda guèreà mourir de chagrin; car le séparer de ses filles, cétait vouloir luiôter la vie. Après sa mort, le magicien mon maître dispersa ses serviteurs,entoura son palais dune formidable enceinte, fit pousser à lentour uneforêt mouvante, et confia la garde des portes au dragon que vous Oui, voilà certes plus de cent années de cela. â Mais, objecta Jean lOurs, tes quatre princesses, si je sais 84 CONTES ROSES DE MA MERE-GRAND. compter, peuvent avoir dans les cent vingt ans ; elles doivent êtremaintenant dhorribles petites vieilles rabougries et quinteuses. â Non point, seigneur, elles demeureront toujours jeunes, cartant que dure leur enchantement, le temps passe impunément pour les trois mois, lenchanteur vient avec ses frères leur rendre , malgré prières et menaces, ils nont pu jusquici l


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