. Gazette des beaux-arts . humain, son émotion si profonde. 11 faut, toutefois, aller audelà de cette première surprise; si le dessinateur est froid, lartiste estardent, et de son ardeur sympathique on surprend de nobles éclats dansces deux toiles. Entre les paysans romains de Léopold Robert et lespaysans romains de M. Hébert, dont voici une petite Malaria, il ny aque la distance dun pinceau rigide à un pinceau tendre ; mais M. Hébertaurait-il pu succéder directement aux peintres de lEmpire? LéopoldRobert eut le mérite de franchir le passage et de tendre la main à tousceux qui oseraient, après


. Gazette des beaux-arts . humain, son émotion si profonde. 11 faut, toutefois, aller audelà de cette première surprise; si le dessinateur est froid, lartiste estardent, et de son ardeur sympathique on surprend de nobles éclats dansces deux toiles. Entre les paysans romains de Léopold Robert et lespaysans romains de M. Hébert, dont voici une petite Malaria, il ny aque la distance dun pinceau rigide à un pinceau tendre ; mais M. Hébertaurait-il pu succéder directement aux peintres de lEmpire? LéopoldRobert eut le mérite de franchir le passage et de tendre la main à tousceux qui oseraient, après lui, regarder la nature, en Italie, avec des yeuxsincères. Ary Schcffcr, dans ses portraits au moins, na presque pas vieilli. Leportrait en pied de S. A. U. le dur dOrlôans, prince royal, en colonelde linssards, nest pas dune qualité particulière, mais celui du Princede Talleyrand, fait en 1828, est un ouvrage dun vrai mérite. Celui dela Reine Marie-Amélie, peint à Claremont en 1857, est un véritable. XXIV. — T PÉRIODE. 330 GAZETTE DES BEAUX-ARTS, chef-dœuvre. La vieille reine exilée est assise, toute en noir, dans unfauteuil rouge, tenant, dans lune de ses mains pâles, le portrait du roi,lautre main tombée sur le bras du fauteuil. Le visage amaigri, bien-veillant et résigné, tout plein de longues et profondes douleurs, sen-cadre dans un bonnet noir bordé de dentelles blanches. On ne sauraitimaginer rien de plus simple, de plus expressif, de plus é, ce jour-là, comme il ne lavait jamais été, par la vénération etla reconnaissance, le noble artiste, que la mort approchait, réunit toutleffort de sa science, comme dessinateur, comme peintre, comme psycho-logue, afin de fixer dignement une si digne image. Pour la fermeté etla liberté dexécution ce portrait est, dans loeuvre dAry Scheffer, uneœuvre exceptionnelle; pour la simplicité forte et calme de lexpression,nous croyons quil est unique. Si les talents dAry Scheffer et de


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