. Gazette des beaux-arts . ncorps tournant et en lumière simposait à son étude : la rechercheexacte du contour nétait pour lui quaffaire secondaire. Combien de foisdans ses Åuvres les plus blondes, les plus charmantes de couleur, uncritique correct a-t-il pu signaler des imperfections évidentes, des torsescourts, des bras un peu longs, des jambes que dévorait une perspec-tive trop avide ? Lorsque le peintre élargissait le cadre de ses tableaux. DIAZ. 301 ses défauts naturels devenaient plus évidents encore, et rendaient lacomposition souvent lamentable. Remarque curieuse : ses qualité


. Gazette des beaux-arts . ncorps tournant et en lumière simposait à son étude : la rechercheexacte du contour nétait pour lui quaffaire secondaire. Combien de foisdans ses Åuvres les plus blondes, les plus charmantes de couleur, uncritique correct a-t-il pu signaler des imperfections évidentes, des torsescourts, des bras un peu longs, des jambes que dévorait une perspec-tive trop avide ? Lorsque le peintre élargissait le cadre de ses tableaux. DIAZ. 301 ses défauts naturels devenaient plus évidents encore, et rendaient lacomposition souvent lamentable. Remarque curieuse : ses qualités decouleur elles-mêmes semblaient se perdre et se noyaient dans lÅuvreagrandie. Je nen veux pour exemple que les trop célèbres DernièresLarmes, exposées au Salon de 1855, et qui inspirèrent à ThéophileGautier ces lignes sévères : « Cinq femmes dune blancheur blafardesélèvent dans un ciel grisâtre, symbolisant nous ne savons trop quoi,mais si exsangues, si vides, si cotonneuses quon en reste stupéfait. ». TÃTE DE FEMME, AU CRAYON NOIR ESTOMPÃ, PAR DIAZ. Il me semble quon pourrait expliquer ces erreurs de Diaz en disantquil avait un talent dinstinct. Le tempérament a chez lui remplacélétude, et je ne crois pas que le travail eût jamais pu lui donner lesqualités qui lui manquaient. 11 était incapable denseigner. Quand on luidemandait danalyser ses impressions, de développer ses idées sur lart,dénoncer un principe, il ne savait sexprimer et devenait confus etobscur : (( Je ne suis quun tas de cendre, répondait-il avec son accentméridional. En y fouillant longtemps, on peut trouver des miettes dor. » On eût dit quil ne se rendait pas bien compte lui-même de ce quise passait dans son âme, quand en face de la nature son pinceau allaitsemant la lumière sur la toile. Même sans palette, Diaz reste coloriste : 302 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. si lon regarde les dessins repro


Size: 1291px × 1936px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookpublisherparissn, booksubjectart, bookyear18