. L'illustration : journal universel . œurs russes. En Russie, où les classes in-termédiaires dont se composeailleurs la bourgeoisie com-mencent à peine à se formerdans quelques grandes villes,la société, ou plutôt la nationmême, ne présente que deuxextrêmes, les nobles et lesserls. Dun côté, loisiveté et laricbesse ; de lautre, le tra-vail et la misère. Dun côté, lapossession des terres, des ca-pitaux, des emplois, tout en-fin, même la possession delhomme; de lautre, rien, pasmême la liberté corporelle, lapossession de soi-même. Danscette société, où la noblessesest dès longtemps faite euro-


. L'illustration : journal universel . œurs russes. En Russie, où les classes in-termédiaires dont se composeailleurs la bourgeoisie com-mencent à peine à se formerdans quelques grandes villes,la société, ou plutôt la nationmême, ne présente que deuxextrêmes, les nobles et lesserls. Dun côté, loisiveté et laricbesse ; de lautre, le tra-vail et la misère. Dun côté, lapossession des terres, des ca-pitaux, des emplois, tout en-fin, même la possession delhomme; de lautre, rien, pasmême la liberté corporelle, lapossession de soi-même. Danscette société, où la noblessesest dès longtemps faite euro- fiéenne, en sassimilant, para culture des sciences et desarts, par les voyages et leshabitudes, aux classes élevéesdes nalions étrangères, il nya plus de russe que le peuple,et cest seulement dans le peu-ple que lobservateur ou lepeintre peuvent retrouver lesmœurs et la physionomie na-tionales. Les salons de Saint-Pétersbourg sont des salons deParis ; rien ne manque à la res-semblance, pas même lusage. Batelier passeur i universel et constant de lalangue française. Il faut des-cendre à la boutique du petitmarchand, et mieux encore à\isbd du paysan-serf, pourrencontrer enlin la vieille Rus-sie. Ce sont donc des mœurs po-pulaires que représentent cesquatre dessins , pris sur leslieux, bien entendu, et dontlexactitude est parfaite. Lebatelier-passeur ressembe auxmarins du port de Kronstadt;il ne fait son métier que lamoitié di lannée, du mois demai au mois doctobre. Unefois la gelée venue et lhiverétabli, les rivières et les lacs,loin de couper les communi-cations et de séparer les paysquils arrosent, deviennent aucontraire autant de grandesroutes ouvertes aux traineaux,et dont, chaque année, pen-dant six inoif, la nature prendà son compte la constructionet lentretien. Mais le resiedu temps, comme les ponts enRussie sont aussi rares que leschaussées, loffice du bate-lier-passeur devient tout à faitnécessaire. Sans lui, chaque


Size: 1937px × 1290px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookdecade1840, bookidlillustratio, bookyear1843