Le Monde moderne . en a — doivent toujours sub-stituer à une réplique spirituelle et sincère unebelle phrase poncive sonore et Il nestpas possible que lui, sur les lèvres de qui les mots » vifs, alertes jaillissaient soudain, nen ailjamais trouvé un seul au bout de sa plume. Ilnest pas possible que lui, qui savait si bien, pardes reparties mordantes et quelquefois mêmecruelles, démasquer les ridicules, souligner lessottises de ses contemporains, nait jamais pucréer un type vivant et vrai. On jurerait — jenjurerais — quil sest toute sa vie appliqué à écrirele contraire de ce quil pens


Le Monde moderne . en a — doivent toujours sub-stituer à une réplique spirituelle et sincère unebelle phrase poncive sonore et Il nestpas possible que lui, sur les lèvres de qui les mots » vifs, alertes jaillissaient soudain, nen ailjamais trouvé un seul au bout de sa plume. Ilnest pas possible que lui, qui savait si bien, pardes reparties mordantes et quelquefois mêmecruelles, démasquer les ridicules, souligner lessottises de ses contemporains, nait jamais pucréer un type vivant et vrai. On jurerait — jenjurerais — quil sest toute sa vie appliqué à écrirele contraire de ce quil pensait, de ce qui lui sem-blait la vérité, de ce qui éclatait à ses yeux commela matière même, et que ce grand tireur de ficellesse soit amusé ;i tirer à leur insu celles qui fontagir les humains plus pantins en vérité que Une seule fois il sest trahi devant moi. Causantavec lui, ainsi que quelques jeunes auteurs drama-tiques — et, je le répète, sa conversation était. ADOLPHE I) E N X E II Y I aussi amusante et vivante que ses mélodrameslétaient peu — lun de nous lui demanda pourquoi, dans je ne sais plus quelle pièce, la (^aiise célè crois, alors quau quatrième acte tout est con-sommé, que linnocence est reconnue, que le traîtreest démasqué, il avait cru devoir, par un de cestrucs invraisemblables dont il était un baisser de rideau et recommencer uncinquième acte qui nétait que la répétition duprécédent. — Happelez-moi donc la situation, demande-t-ilen clignant ses paupières lourdes et baisséescomme des capotes de cabriolet, sous lesquellesbrillaient des yeux pleins de malice. Et le jeune homme de lui dire naïvement : — Voilà! Au quatrième acte, la fille du forçatinnocent, devant toute la famille assemblée, marchedroit au vrai coupable et lui jette son infamie au ?\isage. Tout le monde frissonne; loncle de lenfantcrispe les poings de rage, le frère porte la main àson épée


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