La Lecture . notions nou-velles, et lautre,Blanqui, sanscesse au travail,ne perdant pasun instant, avidede connaître, desannexer encoreet toujours uneparcelle nou-velle du domaineinfini de la con-naissance. Ce désir desavoir le possé-dait tout entier,le faisait sen-quérir à tout ve-nant, à tout pro-pos, des décou-vertes nouvelles,des spéculations philosophiques récentes. Il suivait de son esprithardi et compréhensif la lente construction de lédifice de sciencebâti par lélite humaine. Il comprit immédiatement que la concep-tion sociale de justice et dharmonie quil avait voulue ne reposaitpas su


La Lecture . notions nou-velles, et lautre,Blanqui, sanscesse au travail,ne perdant pasun instant, avidede connaître, desannexer encoreet toujours uneparcelle nou-velle du domaineinfini de la con-naissance. Ce désir desavoir le possé-dait tout entier,le faisait sen-quérir à tout ve-nant, à tout pro-pos, des décou-vertes nouvelles,des spéculations philosophiques récentes. Il suivait de son esprithardi et compréhensif la lente construction de lédifice de sciencebâti par lélite humaine. Il comprit immédiatement que la concep-tion sociale de justice et dharmonie quil avait voulue ne reposaitpas sur un dogme, mais faisait corps avec lévolution elle-même, quepour savoir où lon allait, il fallait savoir doù lon venait, et parquelles étapes on avait passé. Son rêve de bonheur pour lhuma-nité future prenait comme point de départ le réalisme scienti-fique, acceptait la nécessité du développement de lêtre. Dès cejour, Blanqui aperçut que la grande question était celle de lédu-. lloclieloil eu ISTU. LENFERME 161 cation, que lœuvre à accomplir était de libérer la mentalité hu-maine de tous les despotismes et de tous les parasitismes didées,de préjugés, dhabitudes, de manies héréditaires. Il le comprit, mais on pourrait facilement concevoir quil aitété un peu effaré, au commencement du déclin de sa vie, parlénormité de la tâche, et quil ait eu seulement la volonté de netravailler quà laffranchissement de lui-même, ce qui est, dail-leurs, travailler à laffranchissement de tous. CXLIV Sur son individu, Blanqui, comme tous les autres, avait fort àfaire. Cet homme était un champ de bataille où linstinct et lapensée se livraient détranges, de tein-ibles, de longs race, la première éducation, les fatalités de la vie, comptèrentpour lui comme pour tous. On peut tenir pour certain que songoût pour Machiavel, et pour une politique à la Machiavel, luivenait de lobscur atavisme, dun tressaillement dont il nétaitpas


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