Jezennemours : roman dramatique . 3parcourt témérairement ; il eft fourd ,il nentend ni la voix de la raifon, nicelle de lamitié ; il sattache à quel-que chofe de péfant, il fouleve lebloc, il fe baiffe avec effort pour rom-pre les obftacles, il ne voit pas lesmontagnes deau qui vont lemporter& le rendre à cet Océan dont il sétoitfauve par miracle. Jezennemours eft obligé de fuir fanspouvoir donner de fecours à fon avidecompagnon ; il na que le tems dem-porter le coffre dépofitaire de tant dericheffes ; plufieurs bijoux demeurèrentmême fur le fable. Il fe retira entre desrochers, & ce fut delà
Jezennemours : roman dramatique . 3parcourt témérairement ; il eft fourd ,il nentend ni la voix de la raifon, nicelle de lamitié ; il sattache à quel-que chofe de péfant, il fouleve lebloc, il fe baiffe avec effort pour rom-pre les obftacles, il ne voit pas lesmontagnes deau qui vont lemporter& le rendre à cet Océan dont il sétoitfauve par miracle. Jezennemours eft obligé de fuir fanspouvoir donner de fecours à fon avidecompagnon ; il na que le tems dem-porter le coffre dépofitaire de tant dericheffes ; plufieurs bijoux demeurèrentmême fur le fable. Il fe retira entre desrochers, & ce fut delà quil vit cethomme infortuné perdu dans des flotsdécume élevant vainement la voix &les mains pour regagner les bords. Je-zennemours eut beaucoup de peine àreprendre fes fens ; frappé de la mortde cet homme qui sétoit replongé dans 224 Jezennemours9labîme par excès de cupidité. Ce néfut quavec peine quil ibrtit dentreles rochers traînant fon coffre aprèslui pour aller regagner ion habitation,. CHAP. LXXk Roman-Dramatique. iif CHAPITRE LXXI. Belle reconnoijjancc, 13eb arque fur cette rive étrangère ,&: ayant perdu le fruit de toutes fesinformations, comment fe réfoudre àannoncer à Suzanne quil na point ren-contré fon époux, & que Chaterbauneeit peut-être au rang des morts. Il fefouvenoit trop bien de {qs dernièresvolontés ; trois fois il voulut écrire,trois fois la plume échappa de fes fe détermina à faire de nouvelles per-perquifitions, & à mourir plutôt quede lui porter un coup fi fenfible. Jezennemours conçut le deflein deparcourir les lieux où il venoit de des-cendre ; le tréfor que lui avoit envoyéla Providence, çtoit le moyen fans-doute dont elle sétoit fervie pour quileût à accomplir (çs volonté IL V %l6 J E Z £ N NEMOURS, Jezennemours étoit trop ami de lhu-manité pour ne pas être révolté dabordde Fefclavage qui, fur ce malheureuxcontinent, opprimoit des hommes néslibres, parce quils étoient noirs
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