. Gazette des beaux-arts . eurs, em-blème ou talisman. Un génie funèbre, à ses pieds, porte un flambeauqui séteint, et derrière son beau corps nu apparaît la Mort, endormiedans son éternelle indifférence, un glaive entre les bras, un sablierà la main. Cest ainsi que ceux qui meurent jeunes entrent dans lim-mortalité, dans le domaine de la paix et du sommeil, parés de touteleur beauté terrestre. Linspiration de cette œuvre est pleine de saveur antique. Auxlieuresdesa vie triomphante, la race grecque regardait la mort commeune fatalité douce et tondre. Les Morts dHomère étaient belles ettristes,


. Gazette des beaux-arts . eurs, em-blème ou talisman. Un génie funèbre, à ses pieds, porte un flambeauqui séteint, et derrière son beau corps nu apparaît la Mort, endormiedans son éternelle indifférence, un glaive entre les bras, un sablierà la main. Cest ainsi que ceux qui meurent jeunes entrent dans lim-mortalité, dans le domaine de la paix et du sommeil, parés de touteleur beauté terrestre. Linspiration de cette œuvre est pleine de saveur antique. Auxlieuresdesa vie triomphante, la race grecque regardait la mort commeune fatalité douce et tondre. Les Morts dHomère étaient belles ettristes, et jamais les Anciens nont commis lerreur de goût danslaquelle est tombé si souvent lart moderne, de prêter à la Mort GUSTAVE MO RE AU. 43 dodieuses couleurs et des caractères repoussants. Ils évitaient dereprésenter la Mort ou le faisaient par des symboles douloureuxmais empreints de grâce, par des figures telles que les Harpyesdésolées, les Psychés en pleurs. La mort était un enlèvement, un. 9. - FIGCKE DES CROTTES. (Étude de M. Gustave Morcaû pour le tableau : Galatée.) voyage, quon faisait entre les bras des deux fils de la Nuit, divinitésailées qui volaient sans bruit. Pausanias décrit une peinture quireprésentait une femme, portant sur le bras droit, un enfant blancendormi et, sur le bras gauche, un enfant noir qui semblait était la Nuit, nourrice du Sommeil et de la Mort, «et les pieds desdeux enfants étaient entremêlés ». 44 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. Je lis au bas du tableau cette inscription : « À la mémoire deThéodore Chasseriau ». Cette inscription me semble charmante, commele « Salut! » quil y a sur les cippes funèbres. M. Gustave Moreauaima lart de Chasseriau. Hélas ! quest-il resté de celui-là dans lesmémoires oublieuses? Il a disparu presque tout entier. Ingres etDelacroix, ses grands aines, sont environnés dune lumière trop pureet trop éclatante pour quon discerne ce jeune mort entre daussiillustre


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