. Gazette des beaux-arts . durs souvenirs. Est-ce bien une année qui pleure sur un tombeau?Une année na pas de ces douleurs profondes; elle disparaît et sen varejoindre dans limmense passé la foule innombrable qui na plus besoinde mémoire. Il ny a que la patrie qui ne se console pas et qui ne veutpas oublier. On peut, nest-ce pas? estimer le talent de M. Millet sans partagerlenthousiasme quil semble inspirer à M. Garnier. Oserons-nous mêmelavouer, après un éloge public que lamitié sans doute permettait dexa-gérer, nous trouvons lApollon qui couronne le fronton de lOpéra unouvrage très-contesta
. Gazette des beaux-arts . durs souvenirs. Est-ce bien une année qui pleure sur un tombeau?Une année na pas de ces douleurs profondes; elle disparaît et sen varejoindre dans limmense passé la foule innombrable qui na plus besoinde mémoire. Il ny a que la patrie qui ne se console pas et qui ne veutpas oublier. On peut, nest-ce pas? estimer le talent de M. Millet sans partagerlenthousiasme quil semble inspirer à M. Garnier. Oserons-nous mêmelavouer, après un éloge public que lamitié sans doute permettait dexa-gérer, nous trouvons lApollon qui couronne le fronton de lOpéra unouvrage très-contestable. Notre contradiction ne manque pas de témé-rité, mais nous avons rencontré des gens qui ne pardonnaient au gigan-tesque porte-lyre quà cause de sa haute position. Cela nous rassureun peu. Cependant à tout péché dont on paraît se repentir, misé Millet travaille pour réparer ses erreurs. Cassandre a obtenu dApollonquil ne garderait pas rancune dun portrait injurieux, et le Dieu a permis. CLOTILDB DE SURVILLE, PAR M. GAUTHERIN. (Dessin de lartiste.) XV. — 2* PERIODE. 69 5/,6 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. que sa prêtresse fût mieux traitée que lui. A demeurer dans une justicestricte, on signalerait bien quelques incorrections dans la beauté de lafille de Priam. Ses pieuses mains ne sont pas davantage à labri desreproches. Mais le groupe quelle forme avec la statue de Pallas pré-sente de tous côtés des lignes satisfaisantes, enfin un sentiment lyriquedigne du sujet assure à la Cassandre un succès moins discutable quecelui dont de dangereux amis cherchent à entourer dordinaire les ou-vrages de M. Millet. Qui donc a dit que la laideur était lennemie de lart? Pour M. Ge-nito, le beau, cest le laid. Il le recherche sous toutes les faces; il lerépand avec sérénité sur son modèle tout entier. Rien néchappe à cetteprédilection passionnée. La pose est choisie entre toutes pour bien mettreen évidence le but que lartiste poursuit. La tê
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