. Picpus pendant la Commune . la Commune avaient peine à contenir ces vagueshumaines qui écumaient. Comme pour permettre aux victimesde boire leur calice jusquà la lie, la voiture allait au pas. Yousentendez, Monseigneur, disait à larchevêque le curé de laMadeleine; larchevêque ne répondit pas; aucun prisonnier nemurmura ni ne donna aucun signe dimpatience. Cétait lecommencement de la voie douloureuse. Ils arrivèrent enfin vers neuf heures du soir à leur troisième etdernière station, à la Roquette. Comme on ne les attendait pas,rien nétait prêt pour les recevoir; on les poussa dans une grandes


. Picpus pendant la Commune . la Commune avaient peine à contenir ces vagueshumaines qui écumaient. Comme pour permettre aux victimesde boire leur calice jusquà la lie, la voiture allait au pas. Yousentendez, Monseigneur, disait à larchevêque le curé de laMadeleine; larchevêque ne répondit pas; aucun prisonnier nemurmura ni ne donna aucun signe dimpatience. Cétait lecommencement de la voie douloureuse. Ils arrivèrent enfin vers neuf heures du soir à leur troisième etdernière station, à la Roquette. Comme on ne les attendait pas,rien nétait prêt pour les recevoir; on les poussa dans une grandesalle dattente au rez-de-chaussée. Le directeur de la prison, lecitoyen François, disait quon pourrait bien évincer quelqueslaïques; mais tous les prêtres y passeront; il y a dix-huit sièclesque ces gens là nous embêtent. Un quartier de limmense prisonfut débarrassé de ses hôtes et affecté aux nouveaux venus. De lamain des geôliers les victimes passeraient plus facilement danscelles des PRISON DE MAZAS : Le Greffe. - 109 — « Les voitures qui nous transportèrent à la Roquette partirentde Mazas à la nuit tombante; nous ne lûmes pas insultés commelavaient été larciievêque et ses compagnons. Il nous fallut attendreplus dune heure à notre arrivée à la Roquette. Le directeur secontenta de lire la liste et de nous faire défiler devant lui. On nesarrêta pas, que je sache, aux formalités de lécrou (1), » Puis un brigadier, la lanterne à la main, leur lit suivre un longcorridor du premier étage, et, à mesure quils défilaient danslordre où ils avaient été nommés, une porte souvrait, puis serefermait sur chacun deux. Il était environ onze heures quandon eut achevé de les écrouer. Quelle dut être la nuit pour les prisonniers dans ces ténèbres,où ils durent chercher à tâtons leur couchette, au milieu dunemalpropreté dégoûtante? Les survivants ny peuvent penser sansse sentir douloureusement oppressés. Et néanmoin


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