Philippe-Auguste . rsque Jean vint avecquelques barons enlever le prisonnier, le vieux Guil-laume lui dit : « Je ne sais ce que la fortune réservepour lavenir à ton neveu, dont jai été jusquà présentle gardien fidèle, daprès tes ordres ; je te le remets icien parfaite santé, jouissant de la vie et intact de tous sesmembres. Toi, fais quun autre me remplace dans cessoins et le garde plus heureusement, si le sort veut lfpermettre. Le pénible souci de mes propres affaires moc-cupe bien assez. » Le brave chevalier, renonçant dès lorsà un ministère de crimes et dangoisses, se retira dans sonlîef de


Philippe-Auguste . rsque Jean vint avecquelques barons enlever le prisonnier, le vieux Guil-laume lui dit : « Je ne sais ce que la fortune réservepour lavenir à ton neveu, dont jai été jusquà présentle gardien fidèle, daprès tes ordres ; je te le remets icien parfaite santé, jouissant de la vie et intact de tous sesmembres. Toi, fais quun autre me remplace dans cessoins et le garde plus heureusement, si le sort veut lfpermettre. Le pénible souci de mes propres affaires moc-cupe bien assez. » Le brave chevalier, renonçant dès lorsà un ministère de crimes et dangoisses, se retira dans sonlîef de Brause, bien déterminé à se défendre si le roivenait lattaquer. Le commandant de la tour de Rouenrepoussa également, dit-on, les insinuations criminellesdu monarque. Mais ce noble refus ne changea point larésolution de loncle à légard de son neveu. Il séloignasecrètement de tous les officiers de sa cour, et se cachapendant trois jours au fond des vallées ombreuses de PHILIPPE Sur Le refus de son é saisil par Les cheveux son prisonmeison neveu, son roi. et lui plonge son épée dans la poitrine PHILIPPE-AUGUSTE 253 Moulineaux, sur les bords de la Seine, au-dessous deRouen. Enfin, dans la nuit du jeudi saint (3 avril 1203),Jean quitte sa retraite après avoir étouffé dans le vin lesfaibles restes des sentiments de la nature qui murmu-rait encore contre son barbare dessein, monte dans unepetite barque avec Pierre de Maulac, son écuyer, et tra-verse le fleuve en se dirigeant vers la rive opposée. Il serend à Rouen, et sarrête devant la porte par laquelle onarrive à la tour, sur le port, que la Seine inonde deux foischaque jour, à de certaines heures, du reflux de ses roi, se tenant debout, ordonna que son neveu sortît duchâteau et lui fût amené par un page; puis, layant placéà ses côtés dans sa barque, ii prit le large avec son captifdéjà affaibli par la souffrance et le chagrin. Lheure, lelieu, le silence


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