. Évangéline : et autres poèmes de ... . upe est prosterné.Il reconnaît Benoît. Assise avec son père,La vierge de Grand-Pré gémit, se désespère,Car le vieillard succombe à sa grande douleur,Et la mort la déjà voilé de sa pâ œil souvre hagard, sinistre, et la penséeSemble de son front large à jamais effacé paraît un cadran où laiguille nest plus. EVANGELINE 77 Lenfant a prodigué mille soins superflus:Une caresse tendre, une parole douce,Un peu de nourriture et le cidre qui mousse;Il demeure insensible, et son regard vitreuxNe se détourne pas du flamboiement des feux. — «Benoît, Ben


. Évangéline : et autres poèmes de ... . upe est prosterné.Il reconnaît Benoît. Assise avec son père,La vierge de Grand-Pré gémit, se désespère,Car le vieillard succombe à sa grande douleur,Et la mort la déjà voilé de sa pâ œil souvre hagard, sinistre, et la penséeSemble de son front large à jamais effacé paraît un cadran où laiguille nest plus. EVANGELINE 77 Lenfant a prodigué mille soins superflus:Une caresse tendre, une parole douce,Un peu de nourriture et le cidre qui mousse;Il demeure insensible, et son regard vitreuxNe se détourne pas du flamboiement des feux. — «Benoît, Benoît, soyons courageux dans lépreuve«Bt bénissons les maux dont le ciel nous abreuve.«Pardonnons, fit le prêtre avec force et respect Il en aurait dit plus; mais au pénible aspectDe ce vieillard mourant, de cette jeune filleQui bientôt naurait plus ici-bas de famille,Son âme se gonfla. Sur sa lèvre, en son deuil,Chaque mot sarrêtait, comme, devant un seuil,Le pied mal assuré dun jeune enfant sarrê Évangéline était à genoux. Sur sa têteIl étendit les mains en invoquant les cieuxOù, dans la pourpre et lor des sentiers glorieux,Le soleil bienfaisant, les étoiles sereines, 78 EVANGÉLÏNË Sen vont chantant toujours, peu soucieux des peinesQui troublent notre monde, hélas, tant criminel!Et, quand il leut bénie, au nom de lÉternel,Auprès delle, en silence, il sassit sur des des pleurs abondants coulaient de leurs paupières. Une lueur parut du côté du de la lune daoût le disque ragrandiSélève, vers le soir, à lhorizon de brume,Rouge comme du sang, tout lespace reflets empourprés de lastre de la nuit,Chaque brin de verdure et chaque feuille luit;La flamme, sur la mer, avec la vague ondule,Et lon dirait quau loin cest la forêt qui brûle. Ainsi paraît alors, dans cette nuit dhorreur, Sélever et grandir la sinistre lueur. Le village désert se couvre dun lourd voile; Une épaisse fumée


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