Essais du chevalier Bacon, chancelier d'Angleterre, sur divers sujets de politique & de morale . une manière qui prouve quecelt par attention 6c par poli-telle , 6c non pas par noncha-lance 6c par trop de facilité. Ilneil- pas mauvais d ajouter quel-que chofe du lien , lorfquon ferange au fentiment dun autre :fi vous vous rendez à Ton opi-nion, que ce foit avec quelquedn^inction : lî vous acceptezfon confeil, que ce foit en ajou-tant quelques railons aux fien-nes. Ne foiez pas trop compli-menteur j quelques bonnesqualités que vous eufîiez , vosenvieux diroient au préjudicede vos vertus : Ce ne


Essais du chevalier Bacon, chancelier d'Angleterre, sur divers sujets de politique & de morale . une manière qui prouve quecelt par attention 6c par poli-telle , 6c non pas par noncha-lance 6c par trop de facilité. Ilneil- pas mauvais d ajouter quel-que chofe du lien , lorfquon ferange au fentiment dun autre :fi vous vous rendez à Ton opi-nion, que ce foit avec quelquedn^inction : lî vous acceptezfon confeil, que ce foit en ajou-tant quelques railons aux fien-nes. Ne foiez pas trop compli-menteur j quelques bonnesqualités que vous eufîiez , vosenvieux diroient au préjudicede vos vertus : Ce nefi qtiun com-plimenteur ér un affecté. On na-vance point auffi dans les affai-- G ii] 7 8 lEfJ^M de Politique ,res 5 loriquon eil: trop cérémo-nieux , Se quon regarde tropau tems & à roccafion. Salo-mondk : Celui qui obferve levent, ne femera point j & celuiqui regarde aux nuages , neJiioiffbnnera pas. Un homnieprudent fçaura faire naître plusdoccafions, quil ne sen pré-Icnteroit naturellement.^: doitêtre libre &: aifé dans (qs ma-nières , comme dans fes tf} âe Morale. 7^ DE U E N V I E. DE toutes les paflîons delame , il ny a que Ta-mour 6c lenvie quon croit quicnforcelent. Toutes deux ontdes défirs véhémens, 6c toutesdeux ont leur fource dans Ti-magination. Ce font là les cho-fes qui contribuent aux^ en-chantemens &: aux maléhces,fupofé qu il y en ait dans lemonde. Nous voions auffiquelEcriture-fainte appelle Ten-vie un mauvais œil, Se les Ai-trologues appellent les influen-ces malignes des planettes ,mauvais afpecls : de manièrequil femble quon conviennequil y a dans les regards delenvieux, une vertu fecrete &Cinvifible, qui peut ofFenfer la Giiij îo E^ffais de Politique yperfoiiae enviée. Il y a eiidesgens afFez curieux pour remar-quer que le tems oii Je coupdoeil de Tenyieux eft le plusredoutable , eft principale-ment lorfque la perfonae en-viée ed: vue dans un état degloire & de Lenvieeft alors plus envenimée &cplus m


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