Les metamorphoses d'Ovide : en latin et en françois . , le feu qui le confume redouble fonardeur, & fes douleurs augmentent à chaque moment. Leurvivacité venant enfuite à , il demeure dans une trillelangueur, jufquà ce que le tifon étant entièrement confumé,il rend le dernier foupir. A la nouvelle dun accident fi funef-£e, toute la Ville de Calydon paroît dans une extrême conf-ternation : les jeunes & les vieux, les Grands & le peuple ,tous font accablés de la plus vive douleur. On nentend detous côtés que pleurs & que gémififemens ; les femmes , cou-vertes de deuil 5 sarrachent les c
Les metamorphoses d'Ovide : en latin et en françois . , le feu qui le confume redouble fonardeur, & fes douleurs augmentent à chaque moment. Leurvivacité venant enfuite à , il demeure dans une trillelangueur, jufquà ce que le tifon étant entièrement confumé,il rend le dernier foupir. A la nouvelle dun accident fi funef-£e, toute la Ville de Calydon paroît dans une extrême conf-ternation : les jeunes & les vieux, les Grands & le peuple ,tous font accablés de la plus vive douleur. On nentend detous côtés que pleurs & que gémififemens ; les femmes , cou-vertes de deuil 5 sarrachent les cheveux; linfortuné (Enée, 45 META M 0 RP H 0 S E 0 N. LIE. VIIL Pofl: cinerem , cineres hauftos ad peftora preflant :Affufeque jacent tumulo : fignataque faxoNomina complexe, lacrymas in nomina fundunt,Quas, ParthaonisE tandem Latoïa cladeExfatiata domûs, prater Gorgenque, nurumqueNobilis Alcmenx , natis in corpora pennisAllevat, & longas per brachia porrigit alas ;Corneaque ora facit, verfafque per acra MÉTAMORPHOSES. LIV. VIII. 47 couché fur la terre , & couvert de cendre & de pouffière, feplaint triftement que fes jours ayent été prolongés jufquà cefatal moment ; je ne dis rien dAlthée fa mère, qui nayant pufurvivre au défefpoir 011 lavoit jettée un crime fi énorme ,sétoit donné elle-même la mort. Mais quand les Dieux mauroient donné mille bouches ;quand je pourrois les faire toutes parler dignement ; quand jepofféderois feul tous les talens des Déefles qui habitent lHé-licon, il ne me feroit pas poflîble de peindre toute lafflic-tion des foeurs de ce Prince. Couvertes de deuil, elles fe frap-pent la poitrine, fe meurtriflent le fein ; tiennent le corps deleur frère entre leurs bras, le réchauffent, le baifent, ainfique le lit de parade fur lequel on lavoit mis ; & après que lefeu la confumé , elles recueillent fes cendres, & les tenantflir leur fein elles cherchent encore à les animer. Couchéesprès de fon tombeau , elle
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