. Gazette des beaux-arts . l GaWlery, lun des plus beaux Titien quisoient au monde, est le tableau deDacchus ei Ariane. Il fut peint de 1514à 1516, lorsque le maître avait un peumoins de quarante ans et était danstoute sa force. Ariane, abandonnée par Thésée surle rivage de lîle de Naxos, senfuitavec effroi vers la mer, en voyantsavancer le char de Bacchus traîné pardeux panthères, et le cortège qui le suit. Mais le dieu sélance dunmouvement impétueux hors du char pour la rejoindre et la retenir. Lessuivants de Bacchus sont à droite de la composition. Un petit satyre ivretraîne la tête du veau
. Gazette des beaux-arts . l GaWlery, lun des plus beaux Titien quisoient au monde, est le tableau deDacchus ei Ariane. Il fut peint de 1514à 1516, lorsque le maître avait un peumoins de quarante ans et était danstoute sa force. Ariane, abandonnée par Thésée surle rivage de lîle de Naxos, senfuitavec effroi vers la mer, en voyantsavancer le char de Bacchus traîné pardeux panthères, et le cortège qui le suit. Mais le dieu sélance dunmouvement impétueux hors du char pour la rejoindre et la retenir. Lessuivants de Bacchus sont à droite de la composition. Un petit satyre ivretraîne la tête du veau qui vient dêtre immolé en sacrifice. Un homme nu,le corps entouré de serpents, une femme à moitié drapée jouant des cro-tales ne paraissent pas moins animés que lenfant qui les autre bacchant tenant dune main un long bâton entouré de pampres,élevant de lautre un fragment du corps de lanimal quil a tué, paraîtvouloir se livrer à la danse. Au second plan, à droite. Silène ivre et. 1. Voir la Gazelle des Beaux-Arts^ 2« période, t. XV, p. 4, 133 et — 2 PÉBIODB. 57 Z,50 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. endormi est soutenu sur son âne par un de ses compagnons. A gauche,la mer bleue et la voile du vaisseau qui emporte Thésée. Jamais la couleur du Titien na été plus nourrie, plus vraie, plusbrillante, jamais ses figures nont été plus pleines de vie. LAriane vuede dos et senfuyant les bras en lair est charmante; le mouvement duBacchus paraît dabord un peu forcé, mais la passion qui anime le dieuest si bien rendue, la jeunesse est si bien peinte dans ses formes et dansson action que ce léger défaut ne blesse point. Livresse est admirable-ment exprimée dans toutes les figures du tableau. Le bacchant jouantavec des serpents est superbe et du plus beau style. Cest un de ces tableaux que Michel-Ange avait si bien appréciésdans sa visite au duc de Ferrare en 1530, que plus tard Dominiquin etPoussin ont étudiés avec tantdamour,
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