. Les metamorphoses d'Ovide : en latin et en françois. êtue comme une Bacchante,& lui avoir caché une partie du vifage avec des feuilles deLierre ; elle la conduifit encore toute interdite au Palais defon mari. Philomele, fur le point cFentrer dans un lieu où étoit fonplus cruel ennemi, pâlit, & fe fent faifie dune fecrette hor-reur. Cependant fa foeur la conduit dans un appartement ,lui fait quitter fes habits de Bacchante , lui ôte la couronnequi lui cachoit le vifage, & lembraffe avec toutes les mar-ques de la plus tendre amitié. Trifîe & tremblante, linfor-tunée fille de Pandion nofe regar


. Les metamorphoses d'Ovide : en latin et en françois. êtue comme une Bacchante,& lui avoir caché une partie du vifage avec des feuilles deLierre ; elle la conduifit encore toute interdite au Palais defon mari. Philomele, fur le point cFentrer dans un lieu où étoit fonplus cruel ennemi, pâlit, & fe fent faifie dune fecrette hor-reur. Cependant fa foeur la conduit dans un appartement ,lui fait quitter fes habits de Bacchante , lui ôte la couronnequi lui cachoit le vifage, & lembraffe avec toutes les mar-ques de la plus tendre amitié. Trifîe & tremblante, linfor-tunée fille de Pandion nofe regarder fa feeur, que linceflû: F£ij 228 METAMORPHOSEON. LIB. Vï. Sed ferro ; fed fi quid habes, quod vincere ferrum Pofllt. In omne nefas ego me, germana, paravi. Aut ego cum facibus regalia tefta cremabo, Artificem mediis immictam Terea flammis; Aut linguam, aut oculos, aut quœ tibi membra pudorera Abftulerunt, ferro rapiam ; aut per vulnera mille Sontem animam expellam. Magnum eft quodcumque paravi. Quid fit, adhuc MÉTAMORPHOSES. LIV. VI. 229 de Térée lui fait regarder comme fa Rivale. Les yeux colésfur la terre, elle veut prendre les Dieux à témoins de la vio-lence quon lui a faite , & fes mains quelle levé vers le Cieldeviennent, au défaut de la langue, les interprètes de foninnocence. Progné voyant que fa foeur verfoit un torrent delarmes, neft plus maîtrelfe de fa colère & de fes emporte-mens. » Il neft point temps de pleurer , lui dit-elle ; il faut» fonger à nous venger : le fer, & sil eft encore quelque» chofe de plus terrible, ceft ce que nous devons employer :» Non, ma chère foeur, il neft point de forfait qui ne foitj> permis pour punir ce Tyran. Ou le feu que je mettrai aus Palais, brûlera le perfide Térée ; ou je lui arracherai la» langue, les yeux, enfin tout ce qui a fervi à fon crime ; ou»> je le percerai de mille coups, pour contraindre fon ame» criminelle à fortir de fon lâche corps. Je ne fçai encore às


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