Au Kilima-Ndjaro . elques collines, où sétendent les grandessolitudes peuplées darbres souvent rabougris et crois-sant péniblement dans une terre rouge; çà et là, émer-gent le schiste et un gneiss grossier. Beaucoup debroussailles, dépines, dacacias, deuphorbes, dampé-lidées, avec, parfois, quelques belles têtes de cycas les vallées, aussitôt quil y a de leau, surgissentles grands arbres, les lianes et les dattiers trouvons cependant des villages pour camper etvivre : villages de Digos, établis ici sur des hauteurset entourés destacades faites de solides morceaux debois.


Au Kilima-Ndjaro . elques collines, où sétendent les grandessolitudes peuplées darbres souvent rabougris et crois-sant péniblement dans une terre rouge; çà et là, émer-gent le schiste et un gneiss grossier. Beaucoup debroussailles, dépines, dacacias, deuphorbes, dampé-lidées, avec, parfois, quelques belles têtes de cycas les vallées, aussitôt quil y a de leau, surgissentles grands arbres, les lianes et les dattiers trouvons cependant des villages pour camper etvivre : villages de Digos, établis ici sur des hauteurset entourés destacades faites de solides morceaux debois. En général, un sycomore ou un tamarinier est làtout près, abritant de son ombre amie le repos desindigènes et leurs propos divers. Dans ces pays dusoleil, la maison, en effet, ne sert guère quà protégerle sommeil de la nuit, et cest pourquoi, peut-être, elle * Encephalartos Phœnix Senegalensis. DE ZANZIBAR AU KILIMA-NDJARO 92 est si rudimentaire. A quoi bon ces immuables maisons. de pierre, quand on a si peu de chose à y mettre, quonna point dhiver et quon est si bien au grand air? 94 AU KILIMA-NDJARO Quant à nous, cest un vrai soulagement lorsque, aprèsune dernière et pénible marche à travers une forêt déser-tique où nous navons rencontré, en fait dêtres vivants,que deux magnifiques troupeaux dantilopes — à lespoursuivre inutilement, jai même perdu une vénérablecalotte de paille qui me servait depuis sept ans! — cestun vrai bonheur de nous trouver tout à coup en face dunevallée où tout est verdure. Voici de leau enfin, de leaudouce, claire et courante; une vraie forêt de cocotiers; duriz; des fleurs qui sépanouissent, des insectes qui crient,des grenouilles qui chantent et là, sur notre passage, uneplante qui croit en abondance et attire lattention : cestla Larme de Job , une graminée singulière, dont je navaisencore vu les graines, dun gris luisant, quenfilées dansdes chapelets ou des colliers. En face, se dress


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