. Lettres d'une Peruvienne . quand loccafion le veut? Tu mas vu à tes pieds, barbareAza,tu les a vil baignés de mes larmes, & ta fe Moment horrible ! pourquoi ton fouvenir ne marrache t-il pas lavie? Si mon corps neût fuccombé fous lef-fort de la douleur, Aza ne triompheroij: pas de ma foible/Te Il ne feroit pas par^i feul. Je te fuivrois , ingrat, jeté verrois, je mourrois du moins à tes yeux. Déterville, quelle foibJeffe fatale vo»s LETTRE XXXVI. 217 a éloigné de moi ? Vous meufliez fecou-ruë ; ce que na pu faire le défordre demon défefpoir ; votre raifon capable deperfuader , lauroit obtenu


. Lettres d'une Peruvienne . quand loccafion le veut? Tu mas vu à tes pieds, barbareAza,tu les a vil baignés de mes larmes, & ta fe Moment horrible ! pourquoi ton fouvenir ne marrache t-il pas lavie? Si mon corps neût fuccombé fous lef-fort de la douleur, Aza ne triompheroij: pas de ma foible/Te Il ne feroit pas par^i feul. Je te fuivrois , ingrat, jeté verrois, je mourrois du moins à tes yeux. Déterville, quelle foibJeffe fatale vo»s LETTRE XXXVI. 217 a éloigné de moi ? Vous meufliez fecou-ruë ; ce que na pu faire le défordre demon défefpoir ; votre raifon capable deperfuader , lauroit obtenu ; peut-êtreAza feroit encore ici. Mais, ô Dieux !déjà arrivé en Efpagne au comble de fes vœux Regtets inutiles , défefpoir infruéluëux, douleur, accable-moi. Ne cherchez point, Monfieur, à fur-monter les obftacles qui vous retiennentà Malthe , pour revenir ici. Quy fe-riez-vous? fuyez une malheureufe quinefenc plus les bontés que lon a pour elle,qui sen fait un fupplice , qui ne veutque O 5 LET- * W ôrS LETTRE XXXVlI. j LETTRE TRENTE-SEPT. RAflurez-vous, trop généreux ami,je nai pas voulu vous écrire quemes jours ne fuffent en fureté , & quemoins agitée je ne pufle calmer vos in-quiétudes. Je vis ; le deftin le veut, jeme foumets à fes loix. Les foins de votre aimable fœur montrendu la fanté , quelques retours de rai-fon lont foutenue. La certitude quemon malheur efl fans remède a fait lerefte. Je fçais quAza eft arrivé en , que fon crime efl confommé;ma douleur nefl; pas éteinte, mais la cau-fe nefl: plus digne de mes regrets ; silen reflie dans mon cœur, ils ne font dûsquaux peines que je vous ai caufées,quà mes erreurs , quà légarement dema raifon. Hélas ! à mefure quelle méclaire, jedécouvre fon impuiffance, que peut-ellefui une ame défolée ? Lexcès de la dou-leur LETTRE XXXVII. Sri) Jeur nous rend la fojbleffe de notre pre-mier âge. Aiiifi que dans lenfance ,les objets feuls ont du pouvoir fur nous,il


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