. Les métiers . ystère tout plein la ont un regard d étude et denvie pour monsieur, pourmadame, pour le père ou la mère qui ouvrira lenveloppeblanche. Ceux-ci éprouvent aussi une émotion. Lâgelaffaiblit, et ne la supprime pas. Celui qui rompt uncachet simagine briser le sceau du destin lui-mê souvent vrai : naissances, mariages, morts, mala-dies, nos gains, nos pertes, nos joies, nos pauvres essaispour dire qui nous sommes à ceux que nous aimons,tout cela sécrit, se lit, soublie. Mais la minute où lonva savoir enferme plus de vie que les autres, et quelquechose tremble en nous,


. Les métiers . ystère tout plein la ont un regard d étude et denvie pour monsieur, pourmadame, pour le père ou la mère qui ouvrira lenveloppeblanche. Ceux-ci éprouvent aussi une émotion. Lâgelaffaiblit, et ne la supprime pas. Celui qui rompt uncachet simagine briser le sceau du destin lui-mê souvent vrai : naissances, mariages, morts, mala-dies, nos gains, nos pertes, nos joies, nos pauvres essaispour dire qui nous sommes à ceux que nous aimons,tout cela sécrit, se lit, soublie. Mais la minute où lonva savoir enferme plus de vie que les autres, et quelquechose tremble en nous,toujours, qui na pas tou-jours tort et na pas tou-jours raison. Nous noussentons fragiles, mobiles,exposésaux rendre émouvantecette minute de la lettreclose qui va dire sonsecret, il y a dabord ceque nous attendons, ceque nous espérons, ce que nous craignons, le rêve quenous avons bâti et appelé notre avenir. Et puis, il y alincertain, lévénement qui peut se produire, que nous. ?0 ?la S 4 LE FACTEUR nimaginons pas dune manière précise, mais que nousnen souhaitons peut-être que plus ardemment. Navez-vous pas songé, bien des fois, que le facteur vous appor-terait un jour une lettre, vous ne savez pas de qui, etque cette lettre vous annoncerait un bonheur, vous nesavez pas lequel? Navez-vous pas éprouvé de déception,quand la lettre, — ce qui arrive souvent, — disait autrechose, ou ne disait rien, ou se laissait désirer ? Navez-vous pas pensé : « Ce sera pour demain ? » Ne vous lassez pas de sonner à ma porte, la vie qui sonne avec vous, cest le travail, cestlamitié, cest la peine que jaurai seul ou celle que jepartagerai, cest le signal qui mest fait par les compa-gnons de ma route. Même si jen dois souffrir, sovez lebienvenu ! Il y aurait sans vous, dans le monde, moinsde fraternité. Et si jamais mon suffrage métait demandé,facteur, je voterais pour quon traitât largement, libéra-lement, lhomme utile que vou


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