. L'étang des soeurs-grises . i régnait dans la chambre à coucher, et quon devinait à traverslentre-bâillement, ne laissait apercevoir-aucun des détails dameu-blement ou autres de cette pièce, sanctuaire de lhonnête femme,fermé dhabitude aux regards indiscrets des visiteurs banals. Devant cette porte, à faible distance, dans le cabinet, se trouvaitune chaise longue placée obliquement et faisant une barricade na-turelle. A lautre extrémité de la pièce, fort petite, nous lavons déjà dit,se dressait un bureau de Boule, où sasseyait Honorine lorsquellevoulait écrire. Entre la chaise longue et le b


. L'étang des soeurs-grises . i régnait dans la chambre à coucher, et quon devinait à traverslentre-bâillement, ne laissait apercevoir-aucun des détails dameu-blement ou autres de cette pièce, sanctuaire de lhonnête femme,fermé dhabitude aux regards indiscrets des visiteurs banals. Devant cette porte, à faible distance, dans le cabinet, se trouvaitune chaise longue placée obliquement et faisant une barricade na-turelle. A lautre extrémité de la pièce, fort petite, nous lavons déjà dit,se dressait un bureau de Boule, où sasseyait Honorine lorsquellevoulait écrire. Entre la chaise longue et le bureau, le pan de mur était occupépar une cheminée. Eu face, souvrait une seconde porte, par laquelle on pénétraitdans le cabinet, sans passer par la chambre à coucher. Deux fauteuils bas, une chaise de canne devant le bureau for-maient tout lameublement, complété par un4apis épais sur lequelsétouffait le bruit des pas. Honorine assise sur la chaise, un coude appuyé sur le bureau, LES DEUX SŒURS 81. Elle échappa à son étreinte arec la ioviplesse rapide dune couleuvre. le front dans sa main, un bras pendant, une immobilitéabsolue. Elle avait revêtu un déshabillé du soir dune extrême coquclto-rie poussée jusquà la provocation, un long peignoir sans taille,détoffe souple et moelleuse, qui dessinu-it ses formes sveltcs et11*» Liv 11 62 LÉTANG DES SŒURS-GRISES délicates, et la drapait comme une draperie antique. De ses man-ches larges et ouvertes jusque bien au-dessus du coude sortaientses bras ronds et blancs. Le haut du peignoir, hardiment échancréderrière et devant, laissait voir sa nuque couverte dun duvet Qnet la naissance de son dos, ainsi que le commencement dune poi-trine, peu développée encore, jeune et dune grâce parfaite. Point dornements, ni de bijoux. Une fleur pourpre dans sescheveux bruns, touffus et soyeux ; au poignet, un simple anneaudor étroit, qui, remonté un peu haut, jusquàla naissance de Fa-vant-br


Size: 1405px × 1778px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookdecade1880, bookidltangdessoeu, bookyear1881