Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . eces malheureux à moitié nus, leur donnaient, qui un pourpoint, qui unechemise, qui un haut-de-chausses; mais, au lieu de sen vêtir, nos Polissonsse hâtaient de vendre tout au fripier. Les Francs Mitoux, dont la taxe nesélevait pas à plus de cinq sous, étaient des gueux malades ou feignantde lêtre, qui se liaient le bras au-dessus du coude, pour faire cesser lesbattements du pouls, et se laissaient tomber en défaillance sur la voie pu-blique. Nommons encore les Ruffcs, les Millards, qui mendiaient en fa- BOHEMIENS. 5oi


Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . eces malheureux à moitié nus, leur donnaient, qui un pourpoint, qui unechemise, qui un haut-de-chausses; mais, au lieu de sen vêtir, nos Polissonsse hâtaient de vendre tout au fripier. Les Francs Mitoux, dont la taxe nesélevait pas à plus de cinq sous, étaient des gueux malades ou feignantde lêtre, qui se liaient le bras au-dessus du coude, pour faire cesser lesbattements du pouls, et se laissaient tomber en défaillance sur la voie pu-blique. Nommons encore les Ruffcs, les Millards, qui mendiaient en fa- BOHEMIENS. 5oi milles dans les campagnes (fig. 376); les Capons, filoux qui ne sortaient guèredes villes où ils faisaient main basse sur tout ce qui se trouvait à leur portée;les Courtauds de boutanche, faux ouvriers quon rencontrait partout avecles outils de leur profession sur le dos, et qui ne travaillaient jamais; lesConvertis, qui, feignant de se rendre aux exhortations de quelque excellentprédicateur, faisaient profession de foi en public, se tenaient ensuite à la. Fig. 376. — Les Rujfés et les Millards, daprès les toiles peintes et tapisseries de la ville de Reims, exécutées au quinzième siècle. porte des églises, comme nouveaux catholiques, et recueillaient, à ce titre,dabondantes offrandes, etc. Nommons enfin les Drilles, Narquois ou gens de la Petite flambe, quipour la plupart étaient des soldats licenciés, mendiant, lépée au côté, dansles rues et dans les maisons (fig. 377). Ceux-là, qui dailleurs menaientbruyante et plantureuse vie, firent un jour banqueroute au grand Coesre, etne voulurent plus se reconnaître pour ses sujets; ce qui ébranla considéra-blement la monarchie argotique. 502 MŒURS ET USAGES. Une autre cause contribua puissamment à diminuer la force et le prestigede cette bizarre souveraineté; cest que les coupeurs de bourses, rôdeurs denuit, voleurs de bois, ne pouvant vivre assez bien de leur industrie, etvoyant que les argo


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