La Lecture . tiraient le public detous côtés. Ce quevoyant, la Cemédie-Italienne savisa den-trer aussi dans cetteAoie. Elle aussi vou-lut donner des piècesà ariettes, et pourcommencer fit tra-duire et adapter àson usage quelques-uns des intermèdesitaliens qui avaientobtenu tant de suc-cès à rO])éra, à com-mencer par la Servante maîtresse, de Pergolèse, qui, grâce àson charme séduisant dune part, de lautre au jeu délicieuxde Rochard et de M« Favart, attira la foule pendant plus dedeux cents représentations. Puis ce furent des pièces du mêmegenre, dues à des auteurs et à des musiciens français :


La Lecture . tiraient le public detous côtés. Ce quevoyant, la Cemédie-Italienne savisa den-trer aussi dans cetteAoie. Elle aussi vou-lut donner des piècesà ariettes, et pourcommencer fit tra-duire et adapter àson usage quelques-uns des intermèdesitaliens qui avaientobtenu tant de suc-cès à rO])éra, à com-mencer par la Servante maîtresse, de Pergolèse, qui, grâce àson charme séduisant dune part, de lautre au jeu délicieuxde Rochard et de M« Favart, attira la foule pendant plus dedeux cents représentations. Puis ce furent des pièces du mêmegenre, dues à des auteurs et à des musiciens français : lIle des Fous, le Dépit généreux, Mazet, le Prétendu Mais la vogue de lOpéra-Comique, par sa persistance, nen alarmaitpas moins la Comédie-Italienne, qui jura sa perte. La Comédieétait bien en cour ; elle mit à profit ses hautes relations, et àforce de sollicitations, de démarches, defforts de toutes sortes,finit par obtenir la suppression de ce rival dangereux, à lu seule. Laruetle. 430 LA LECTURE ILLUSTREE condition de recueillir dans sa propre troupe six de ses princi-paux artistes. Cétait Clairval, Bouret, Audinot, Laruette,M™«^ Nessel et Deschamps. On a souvent dit quen matière de civilisation les vaincusabsorbaient toujours les vainqueurs qui sétablissaient chez eux. Dans une questiondart, cest précisé-ment ce qui se pro-duisit ici. La Comé-die-Italienne avaitvoulu tuer lOpéra-Comique,elle y avaitréussi ; mais peu àpeu elle se laissa en-vahir par le genreque celui-ci avaitadopté, au point delui sacrifier complè-tement tous les au-tres, si bien quaprèsavoir été comme unesorte de secondeComédie - Française,elle devint bientôtune véritable secondescène lyrique. Et,comme par une iro-nie du sort, trente ansaprès avoir étouffé lethéâtre qui portait le nom dOpéra-Comique, elle abandonna sontitre de Comédie-Italienne, qui depuis longtemps navait plus deraison dêtre, pour prendre précisément celui dOpéra-Comique


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