Le vieux Montmartre . ien à redire. Il en est évidemment quiaffectent des allures de princesses lointaines, un peudédaigneuses; elles parlent chiffons et ménage etfont preuve, en soccupant de leurs petits frères oude leurs petites sœurs de sentiments maternels,souvent exagérés, mais il en est beaucoup quiadmirent absolument leur jeune seigneur et maî petite, qui avait bien treize ans, venait deman-der des cigarettes en ajoutant fièrement : « Cestpour mon homme ! » Une autre pleurait et, à traversses larmes, elle disait, ravie, en montrant un petitgarçon campé avec des allures de coq : c
Le vieux Montmartre . ien à redire. Il en est évidemment quiaffectent des allures de princesses lointaines, un peudédaigneuses; elles parlent chiffons et ménage etfont preuve, en soccupant de leurs petits frères oude leurs petites sœurs de sentiments maternels,souvent exagérés, mais il en est beaucoup quiadmirent absolument leur jeune seigneur et maî petite, qui avait bien treize ans, venait deman-der des cigarettes en ajoutant fièrement : « Cestpour mon homme ! » Une autre pleurait et, à traversses larmes, elle disait, ravie, en montrant un petitgarçon campé avec des allures de coq : c Cest cettetête de cochon-là! Il a déchiré mon pantalon! » LB VIEUX MONTMARTRE OO Beaucoup, parmi ces petites filles, sont très orgueil-leuses, bien plus que vicieuses. Elles sont très fièresdavoir un amoureux, et pour cela feraient nim-porte quoi. Vers quinze ou seize ans, il en est quideviennent tout à fait sérieuses et posent aux jeunesfilles distiniTuées en disant: « Un amoureux, pensez-. Les mères de famiUe. vous! Bien assez de papa pour me fiche des gifles! »Pour dautres, au contraire, cest la belle é peut les voir rue dOrsel, à la sortie des artistesdu théâtre Montmartre : elles regardent avec desyeux denvie le jeune premier, au menton bleu, àlélégance affectée sentant son magasin de sont séduites par les rapins, ou bien encore 86 LE VIEUX MONTMARTRE écoutent les conseils déshonnêtes que leur prodi-guent des souteneurs en titre, très fiers de leur cou-teau et de leurs espadrilles. Pour leur donner delargent, elles trouvent des combinaisons machiavé-liques. Une jolie petite blonde ne sest-elle pasavisée un jour daller vendre à un vieux monsieur, pour une paire de bot-tines, sa petite sœur âgéede onze ans? Elle étaitterrorisée par un déli-cieux jeune homme quiavait menacé de lui« couper le cou ». Les gosses, là-haut,Jouent à des jeux inat-tendus ; on peut en voirenvahir en trombe unepetite r
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