. Rodin a l'Hotel de Biron et a Meudon. -gleterre la prit ! » et jarrive à ceci : — Rodin va chercher un album,et il lit : « Le roi Edouard consent à épargner la population, à lacondition quil parte de Calais six des plus notables bourgeois, nu-têteet les pieds nus, la corde au cou et les clefs de la ville et du châteaudans leurs mains. Il fera de ceux-là à son bon plaisir ! » Comment!dit Rodin, Eustache de Saint-Pierre ne se dévoua point seul ! Ilsagit, au contraire, de six bourgeois, tous héros au même degré !Tenez, écoutez la suite : « Quand le plus riche bourgeois de la ville sefut levé et


. Rodin a l'Hotel de Biron et a Meudon. -gleterre la prit ! » et jarrive à ceci : — Rodin va chercher un album,et il lit : « Le roi Edouard consent à épargner la population, à lacondition quil parte de Calais six des plus notables bourgeois, nu-têteet les pieds nus, la corde au cou et les clefs de la ville et du châteaudans leurs mains. Il fera de ceux-là à son bon plaisir ! » Comment!dit Rodin, Eustache de Saint-Pierre ne se dévoua point seul ! Ilsagit, au contraire, de six bourgeois, tous héros au même degré !Tenez, écoutez la suite : « Quand le plus riche bourgeois de la ville sefut levé et eut consenti à mourir pour ses concitoyens, chacun allaladorer de pitié, et plusiettrs hommes et femmes se jetaient à ses pieds,pleurant tendrement, et cétait grandpitié dêtre là pour les entendreet regarder. Puis cest un second qui soffre, très honnête bourgeois etde grande fortune, qui avait deux belles demoiselles pour filles, puisun troisième, qui était riche en meubles et en héritages, et ainsi les. A MEUDON. UN COIN DUHALL-MUSÉE A LHOTEL DE BIRON ET A MEUDON 105 autres. Tous se déshabillent, ne gardent que leurs chemises et leursbraies, et se mettent en marche, la corde au cou ; ils sappellent :Eustache de Saint-Pierre, Jean dAire, Jacques et Pierre de ne sait pas les noms des deux autres. « Je menflamme à ce récit,continue Rodin. Alors, mon parti est \àte pris : je ne ferai pas unbourgeois, mais six, et pour le même prix, sil le faut ! Le lende-main, javertis de ma résolution le sieur Gauchez. Il ricane, etme jure quil ne « soccupera plus de me tirer de la misère ! » Jeme soucie bien de ses paroles ! Je me mets à lœuvre ; et, furieu-sement, dans mon atelier du boulevard de Vaugirard, seul, jemodèle les six héros calaisiens. Puis je les fais mouler ; — et cestalors que mes ennuis commencent ! « La ville de Calais refuse de prendre possession de mes sixstatues. Pourtant, très justement, je supporte, seul, en


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