. Jean qui grogne et Jean qui rit . ui étaitce faux Anglais? JEAN. Non, monsieur; personne ne le connaît. M. ABEL. Bon! il faudra tâcher de le retrouver, pour-tant. JEAN. Il vaut mieux le laisser tranquille, monsieur. Ilna fait de mal à personne; il sest un peu amusé,mais il ny avait pas de quoi se fâcher. M. ABEL. Tu nen veux donc pas à ce farceur? JEAN. Oh! pour ça non, monsieur! M. ABEL. Allons, tu es un bon garçon; tu comprends laplaisanterie. Pas comme Jeannot, qui rage pour unrien. » Peu de jours après, M. Abel se dirigea encorevers lépicier de Jeannot; il navait pas la mêmeapparence que
. Jean qui grogne et Jean qui rit . ui étaitce faux Anglais? JEAN. Non, monsieur; personne ne le connaît. M. ABEL. Bon! il faudra tâcher de le retrouver, pour-tant. JEAN. Il vaut mieux le laisser tranquille, monsieur. Ilna fait de mal à personne; il sest un peu amusé,mais il ny avait pas de quoi se fâcher. M. ABEL. Tu nen veux donc pas à ce farceur? JEAN. Oh! pour ça non, monsieur! M. ABEL. Allons, tu es un bon garçon; tu comprends laplaisanterie. Pas comme Jeannot, qui rage pour unrien. » Peu de jours après, M. Abel se dirigea encorevers lépicier de Jeannot; il navait pas la mêmeapparence que les jours précédents; sur sa redin-gote il avait une blouse à ceinture, autour du visageun mouchoir à carreaux, sur la tête une casquettedouvrier et son chapeau à la main. Il tenait unegrande marmite. Il sarrêta devant lépicier, entraet demanda, avec laccent auvergnat : «: Du raichiné,chil vous plaît? ET JEAN QUI RIT UN GARÇON. Pour combien, monsieur? quoi remplir la marmite, mon garchon. 141. Du raiciiine, cliil vous plaît. LE GARÇON Voilà, msieur; un franc cinquante. ! Voichi largent. » Le garçon alla au comptoir et tournait le dos àla porte. Jeannot bâillait à lentrée. 142 JEAN QUI GROGNE lauvergnat. Vlan! chest pour toi, cha. » Et lAuvergnat coiffa Jeannot de la marmitepleine; le raisiné coule sur la figure, le dos, lesépaules de Jeannot. Avant quil ait eu le temps decrier, denlever sa coiffure, M. Abel avait disparu;en deux secondes il sétait débarrassé de son mou-choir, de sa blouse, de sa casquette, il avait misson chapeau sur sa tête ; il avait roulé la blouse etle reste, et avait jeté le tout dans une allée au tour-nant de la rue. Il fît quelques pas encore, retournadu ^ côté de lépicier, sarrêta devant la boutiqueet demanda la cause du tumulte et du rassemble-ment quil y voyait. UN BADAUD. Cest un mauvais garnement qui a coiffé un desgarçons dune terrine de raisiné, monsieur; lepauvre
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