. Les malheurs de Sophie . poulet. Mme de Réan le replaça près de la poule cou-veuse. Apeine lavait-elleposé, que la poule donna ungrand coup de bec au pauvre poulet. Mme de Réandonna une tape sur le bec de la méchante poule,releva le petit poulet, qui était tombé en criant, etle remit près de la poule. Cette fois la poule, fu-rieuse, donna au pauvre petit deux ou trois coupsde bec et le poursuivit quand il chercha à revenir. Mme de Réan accourut et saisit le poulet, que^la mère allait tuer à force de coups de bec. Ellelui fit avaler une goutte deau pour le ranimer. « Quallons-nous faire de ce


. Les malheurs de Sophie . poulet. Mme de Réan le replaça près de la poule cou-veuse. Apeine lavait-elleposé, que la poule donna ungrand coup de bec au pauvre poulet. Mme de Réandonna une tape sur le bec de la méchante poule,releva le petit poulet, qui était tombé en criant, etle remit près de la poule. Cette fois la poule, fu-rieuse, donna au pauvre petit deux ou trois coupsde bec et le poursuivit quand il chercha à revenir. Mme de Réan accourut et saisit le poulet, que^la mère allait tuer à force de coups de bec. Ellelui fit avaler une goutte deau pour le ranimer. « Quallons-nous faire de ce poulet? dit-elle;impossible de le laisser avec sa méchante mère,elle le tuerait; il est si beau que je voudrais pour-tant lélever. SOPHIE. Écoutez, maman, mettez-le, dans un grand pâ- LES MALHEURS DE SOPHIE 39 nier, dans la chambre où sont mes joujoux ; nouslai donnerons à manger, et, quand il sera grand,nous le remettrons au poulailler. MADAME DE RÉAN. Te crois que tu as rais®n; emporte-le dans ton. panier à pain, et arrangeons-lui un lit. SOPHIE. Oh! maman! regardez son cou; il saigne, et sondos aussi. MADAME DE RÉAN. Ce sont les coups de bec de la poule ; quand tulauras rapporté à la maison, tu demanderas à ta ko LES MALHEURS DE SOPHIE bonne du cérat et tu lui en mettras sur ses plaies. »Sophie nétait certainement pas contente de vcyrdes blessures au poulet, mais elle était enchantéedavoir à y mettre du cérat; elle courut donc enavant de sa maman, montra à sa bonne le poulet,demanda du cérat et lui en mit des paquets surchaque place qui saignait. Ensuite elle lui préparaune pâtée dœufs, de pain et de lait, quelle écrasaet mêla pendant une heure. Le poulet souffrait, ilétait triste, il ne voulut pas manger; il but seule-ment plusieurs fois de leau fraîche. Au bout de trois jours les plaies du poulet furentguéries, et il se promenait devant le perron dujardin. Un mois après il était devenu dune beautéremarquable et très grand


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