. Gazette des beaux-arts . avait lhabitudedemporter chaque semaine une certaine quantité de documents quelledissimulait sous ses jupes, et quelle vendait ensuite comme misérable fut jugée, condamnée à dix ans de réclusion et fouettée surléchafaud à la grande satisfaction des Delvenaars, mais sans que cettepunition exemplaire portât les fruits quon était en droit den attendre. LA FAÏENCE DE DELFT. 227 En 1833, en eflet, lorsque la Gildc de Saint-Luc prit fin, ses dernierssyndics déposèrent, dans le sanctuaire municipal, de grands coffres ren-fermant les documents relatifs à cett


. Gazette des beaux-arts . avait lhabitudedemporter chaque semaine une certaine quantité de documents quelledissimulait sous ses jupes, et quelle vendait ensuite comme misérable fut jugée, condamnée à dix ans de réclusion et fouettée surléchafaud à la grande satisfaction des Delvenaars, mais sans que cettepunition exemplaire portât les fruits quon était en droit den attendre. LA FAÏENCE DE DELFT. 227 En 1833, en eflet, lorsque la Gildc de Saint-Luc prit fin, ses dernierssyndics déposèrent, dans le sanctuaire municipal, de grands coffres ren-fermant les documents relatifs à cette glorieuse institution et peut-êtreaussi les chefs-dœuvre qui avaient valu aux artistes du vieux temps leurbrevet de maîtrise. Il y a quelques années, lorsque M. J. Soutendam futnommé archiviste, il ciut de son devoir de dresser un inventaire de cetrésor si précieux pour lhistoire de Delft. On ouvrit les coffres. Hélas! ilsétaient vides ! Leur contenu avait pris le même chemin que les privilèges. CANETTE DÉCORÉE EN CAMAÏEU BLEU PORTANT LA DATE DE 1658 (CoUectioQ Loudon.) dautrefois, sans quon pût savoir quel avait été, cette fois, le coupablede cette indigne spoliation. La pénurie de documents qui résulta de ces désastres successifsaurait pu arrêter les chercheurs et dégoûter les historiens soucieux dequelque vérité, mais elle ne fut point capable dintimider certains écri-vains spéciaux, qui profitèrent de cette obscurité fatale pour saban-donner au cours des plus extravagantes fantaisies. Non-seulement oninventa des dates imaginaires pour suppléer à celles qui faisaient défaut ;mais, pour pouvoir expliquer des marques incomprises, on fabriqua desnoms qui navaient rien de hollandais et lon alla, pour préciser des 228 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. époques, jusquà détruire en bloc des familles entières, dont la descen-dance est encore aujourdhui des plus florissantes et nullement disposéeà séteindre. En un mot, jamais, en fa


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