. Mémoires de la Société historique de Montréal [microforme]. Sciences naturelles; Natural history. BAIE ST. PAUL. 151 une tâche bien ennuyeuse que d'avoir à alarguer d'une rive à l'autre si souvent. Nous eûmes un très dangereux passag-e de cinq lon- gues lieues à franchir. La côte occidentale, que nous rasions de près en faisant force de rames, est formée par la terminaison abrupte d'une chaîne de hautes monta- gnes et il ne s'y trouve aucun endroit où l'on pourrait se réfugier s'il survenait une bourrasque. A la vérité, il y a bien deux ou trois ouvertures ou enfoncements dans
. Mémoires de la Société historique de Montréal [microforme]. Sciences naturelles; Natural history. BAIE ST. PAUL. 151 une tâche bien ennuyeuse que d'avoir à alarguer d'une rive à l'autre si souvent. Nous eûmes un très dangereux passag-e de cinq lon- gues lieues à franchir. La côte occidentale, que nous rasions de près en faisant force de rames, est formée par la terminaison abrupte d'une chaîne de hautes monta- gnes et il ne s'y trouve aucun endroit où l'on pourrait se réfugier s'il survenait une bourrasque. A la vérité, il y a bien deux ou trois ouvertures ou enfoncements dans le roc, mais ces cavités sont si étroites que le ba- teau se briserait inévitablement si la hùte causée par l'imminence du danger, on s'écartait quelque peu du pass-îge. Ces hautes montagnes sont ou entièrement dénudées ou couvertes de sapins rabougris disséminés de loin en loin. Il n'y a de végétation un peu abondante que dans de grandes crevasses qui labourent profondé- ment le flanc des montagnes et dans lesquelles les arbres croissent très toufïus et attei^ment une certaine hauteur ; on dirait des haies vives plantées sur le roc. Peu après nous dépassâmes une petite église, entourée de quelques fermes. Cette place s'appelle Petite-Rivière, et l'on dit que ses habitants sont très pauvres, ce qui paraît bien bien vraisemblable. Ils n'ont de terre cultivable que celle qui s'éf end de la rive aux montagnesâune lisière qui varie d'une à trois portées de mousquet. Quand on est rendu à 17 milles (français) de Québec, l'eau devient tellement salée que personne ne peut on boire; en conséquence, nos rameurs se pourvurent, ce matin, d'une pleine chaudière d'eau fraîche. Vers cinq heures du soir, nous arrivâmes à la baie St Paul, et nous nous retirâmes chez les prêtres, qui ont ici une belle et grande maison ; ils nous reçurent
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