Mémoires : l'intervention française au Mexique . s le loisirde contempler, de frôler les belles ninas et senoritas dumatin. Cétait un charme mouvant et sans cesse changeant,car les silhouettes étaient gracieusement cambrées et lesgrands yeux de gazelle scintillaient sous la mantille co-quette. Cette soirée nous parut trop courte et les apparitionstrop fugitives ! Ainsi se termina cette journée historique du 10 juin 1863,qui laissa dans mon esprit, comme épilogue, une moralitéspéciale ressortant de la réception même que le peuple mexi-cain avait faite à larmée française, et qui me présentait


Mémoires : l'intervention française au Mexique . s le loisirde contempler, de frôler les belles ninas et senoritas dumatin. Cétait un charme mouvant et sans cesse changeant,car les silhouettes étaient gracieusement cambrées et lesgrands yeux de gazelle scintillaient sous la mantille co-quette. Cette soirée nous parut trop courte et les apparitionstrop fugitives ! Ainsi se termina cette journée historique du 10 juin 1863,qui laissa dans mon esprit, comme épilogue, une moralitéspéciale ressortant de la réception même que le peuple mexi-cain avait faite à larmée française, et qui me présentait biendes points dinterrogation. En effet, dix jours avant cettedémonstration enthousiaste le président Juarez, avec toutson gouvernement, était encore à Mexico et exerçait le pou-voir; il devait sy trouver naturellement un grand nombrede ses partisans. Mais alors quétaient-ils devenus ? Ils na-vaient pas tous quitté la capitale, car la population sem-blait toujours être à son complet normal malgré lexode de i«m^: %&^-. — 417 — tous les gens qui étaient nos ennemis irréductibles. La vé-rité, cest quil restait encore bon nombre cle libéraux etque la plupart dentreux avaient participé à la manifes-tation. On pourrait en conclure que les convictions politi-ques chez ce peuple affolé par tant de convulsions socialeset gouvernementales étaient bien fragiles; et cela seraitexact. Mais, si, chez un certain nombre de ces libéraux, lacause de la mobilité des opinions résulte de ce sentimenttrès répandu que <( la raison du plus fort est souvent lameilleure », il nen est pas ainsi pour beaucoup a été constaté, dautre part, que lorsque défila, aprèsnos troupes, le corps auxiliaire de Marquez qui incarnaiten principe la politique inverse du gouvernement de Juarez,lenthousiasme se refroidit sensiblement, en raison évidem-ment de labstention des libéraux. Et pourtant, cétaient desMexicains ! Ce fait semblait démontrer que nou


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