. Souvenirs d'un otage; . çait à fermer nos pauvières. Bruyam-ment la porte de la casemate se rouvrit. Troisnouveaux prisonniers étaient amenés ; M. Jaco-met, procureur général près la cour de Douai ;M. Catoire, maire de Saint-André-lès-Lille, etM. Plaquet, économe des hospices de la mêmecommune. Une fois le feldicebel disparu : — Quest-ce qui a motivé votre arrestation ?leur demanda M. Noël. Dune même voix, ils répondirent : — Lordre darrestation portait : « Vous êtessoupçonné davoir commis des actes semblablesà ceux pour lesquels des sulets allemands ontsubi, contre tout droit, la peine capi


. Souvenirs d'un otage; . çait à fermer nos pauvières. Bruyam-ment la porte de la casemate se rouvrit. Troisnouveaux prisonniers étaient amenés ; M. Jaco-met, procureur général près la cour de Douai ;M. Catoire, maire de Saint-André-lès-Lille, etM. Plaquet, économe des hospices de la mêmecommune. Une fois le feldicebel disparu : — Quest-ce qui a motivé votre arrestation ?leur demanda M. Noël. Dune même voix, ils répondirent : — Lordre darrestation portait : « Vous êtessoupçonné davoir commis des actes semblablesà ceux pour lesquels des sulets allemands ontsubi, contre tout droit, la peine capitale au Ma-roc. » — Vous aussi ! Quest-ce que tout cela veutdire ? Les nouveaux venus nen savaient pas plus quenous. Cétait absurde et voilà tout. Au reste, cequi les préoccupait avant tout, cétait de savoircomment ils pourraient se coucher. Ils durent,comme nous, essayer de dormir sur ces lits sansliterie. La nuit, grand bruit dans les de Forceville put, entre deux portes, nous. — m — apprendre que le préfet du Nord. M. Trépont,nvait été incarcéré vers trois heures du matin,dans cette même cellule où javais passé de sicruelles heures. En y songeant, je me sentaisencore mal h laise, et nous lépétions mélanco-liquement : — Pauvre monsieur Trépont ! Ah ! la triste journée qui sécoula. Nous nepouvions détourner notre pensée du malheureuxpréfet jeté dans cette glacière, sans môme unecouverture. Nos réflexions étaient lugubres, noscœurs pleins dangoisse. A midi, à la vue dubrouet malodorant quon nous apportait, M. Ja-comet eut un haut le cœur. — Je ne pourrai jamais manger ça I En effet, il ne mangea pas de ce jour-là. Lelendemain deux autres compagnons nous furentdonnés, le comte de Prancqueville et M. leur posrimes la question : — Pourquoi êtes-vous ici ? — Nous avons été sonpçonnéf^ davoir commisdes actes semblables à ceux pour — Oui. oui, nous connaissons lantienne


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