Oeuvres illustrées de George Sand . ffert? — Ne craignez rien de pareil do ma part, Madame,répondit Ralph; il y a six mois que je sais tout, et je nairien dit. Jai surpris leur premier baiser, et je nai pointjeté M. de Ramière à bas de son cheval; jai croisé sou-vent dans les bois leurs messages damour, et je ne les aipoint déchirés à coups de fouet. Jai rencontré M. de Ra-mière sur le pont quil traversait pour aller la trouver;cétait la nuit, nous étions seuls, et je suis fort (pialrcfois comme lui; pourtant je nai pas jeté cet homme dansla rivière; et (|uand, après lavoir laissé fuir, jai dé
Oeuvres illustrées de George Sand . ffert? — Ne craignez rien de pareil do ma part, Madame,répondit Ralph; il y a six mois que je sais tout, et je nairien dit. Jai surpris leur premier baiser, et je nai pointjeté M. de Ramière à bas de son cheval; jai croisé sou-vent dans les bois leurs messages damour, et je ne les aipoint déchirés à coups de fouet. Jai rencontré M. de Ra-mière sur le pont quil traversait pour aller la trouver;cétait la nuit, nous étions seuls, et je suis fort (pialrcfois comme lui; pourtant je nai pas jeté cet homme dansla rivière; et (|uand, après lavoir laissé fuir, jai décou-vert quil avait trompé ma vigilance, (|uil sétait intro-duit chez elle, au lieu denfoncer les portes et de le lancerpar la fenêtre, jai été paisiblement les avertir de lap-()ioch(> du mari, et sauver la vie de lun afin de sauverlhonneur lie lautre. Vous voyez bien, Madame, que jesuis clément et miséricordieux. Ce malin je tenais cethomme sous ma main ; je savais bien quil était la cause 86 Djus ce luuuicul de vcriigc, elle sappuya coalre uo mur (lagc 33.) de tous nos maux, et si je navais pas le droit de lac-cuser sans preuves, javais au moins le pouvoir de luichercher dispute pour ton air arroj^ant et railleur. Ehbien ! jai supporté des dédains insultants, parce que jesavais que sa mon tuerait Indiana ; je lai laissé se ren-dormir sur lautre flanc, tandis quIndiana, mourante etfolle, était au bord de la Seine, prête à rejoindre lautrevictime .. Vous voyez. Madame, que je pratique la pa-tience avec les gens que je bais et lindulgence avec ceuxque jaime. » Madame de Ramière, assise dans sa voiture vis-à-visde Ralph, le contemplait avec une surprise mêlée defrayeur. 11 était si différent de ce quelle lavait toujoursvu, quelle pensa presque à la possibilité dune subite alié-nation mentale. Lallusion quil venait de faire à la mort jde Noun la confirmait dans cette idée ; car elle i^rnorait !absolument cette histoire, et
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