Gazette des beaux-arts . rdonne sagement, pendant que la couleur ne reculedevant aucun éclat pour faire étinceler la lumière et briller le clajr-obscur. La qualité rougeàtre du ton et la transparence forcée des ombresne sont, je- le veux bien, que des réminiscences de Rubens et de Jor-daens. Mais enfin, personnelle ou non, cette couleur, habilement em-ployée, nempiète pas hors de son domaine; elle ne sétale pas à plaisir,elle se contente daider à lexpression dramatique. En un mot, la scèneentière se tient autant par le ton que par le caractère. Ces mérites suf-fisent pour assurer à M. Mazeroll


Gazette des beaux-arts . rdonne sagement, pendant que la couleur ne reculedevant aucun éclat pour faire étinceler la lumière et briller le clajr-obscur. La qualité rougeàtre du ton et la transparence forcée des ombresne sont, je- le veux bien, que des réminiscences de Rubens et de Jor-daens. Mais enfin, personnelle ou non, cette couleur, habilement em-ployée, nempiète pas hors de son domaine; elle ne sétale pas à plaisir,elle se contente daider à lexpression dramatique. En un mot, la scèneentière se tient autant par le ton que par le caractère. Ces mérites suf-fisent pour assurer à M. Mazerolle le premier rang parmi les peintresdhistoire du Salon. Ce nest pas sans surprise que nous avons retrouvé à lexpositionde 1861 le talent de M. Eugène Devéria aussi ardent, aussi convaincu,aussi jeune quil put se montrer au Salon de 1827. Trente-quatre ans sesont écoulés depuis le succès de la Naissance de Henri IV, et M. Devéria,avec une bonne foi qui lui fait honneur, ose du même pinceau roman-. 278 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. tique peindre la Réception de Christophe Colomb par Ferdinand et Isa-belle. Pense-t-il que le public na pas changé? Et lui, se croit-il toujoursle même? Na-t-il rien perdu de cette finesse dexpression et de physio-nomie, de ce charme du clair-obscur que nos pères se plaisaient à loueren lui? Le Christophe Colomb est le frère de Henri IV, mais de loinseulement. Il lui reste léclat audacieux de la couleur, lart de juxtaposersans sacrifice les tons les plus riches et les plus chauds, et de faire cha-toyer sans papillotage toutes les nuances du prisme. Le public cepen-dant, qui nentend parler que de tons rompus, qui voit M. Monginotproclamé coloriste parce que sa palette lugubre habille de demi-deuilles productions les plus brillantes de la nature, les fruits et les fleurs, etle soleil lui-même, le public de 1861 reste bouche béante devant leChristophe Colomb queût applaudi le public de 1827; il se demandedoù


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