. Évangéline : et autres poèmes de ... . te leurre,Avec ses guides sûrs regagner sa demeure. Les jours se succédaient lentement, lentement,Et partout le maïs, qui semblait seulementUn verdoyant duvet répandu sur la terre,Quand lexilée entra dans le bourg solitaire,Balançait aujourdhui, comme des flots mouvants,Ses longues tiges dor au caprice des létrange fouillis de ses feuilles vermeillesOffrait une cachette aux voraces corneilles,Ou formait un grenier dont lagile écureuil,Pour se gorger, passait à chaque instant le seuil. On dépouillait déjà, dans lamour et la joie,Les épis couronn


. Évangéline : et autres poèmes de ... . te leurre,Avec ses guides sûrs regagner sa demeure. Les jours se succédaient lentement, lentement,Et partout le maïs, qui semblait seulementUn verdoyant duvet répandu sur la terre,Quand lexilée entra dans le bourg solitaire,Balançait aujourdhui, comme des flots mouvants,Ses longues tiges dor au caprice des létrange fouillis de ses feuilles vermeillesOffrait une cachette aux voraces corneilles,Ou formait un grenier dont lagile écureuil,Pour se gorger, passait à chaque instant le seuil. On dépouillait déjà, dans lamour et la joie,Les épis couronnés dune aigrette de filles du hameau rougissaient, si leur mainDéveloppait alors des graines de carmin;Les filles rougissaient et cachaient leur visage, ÉVANGÉLINE 145 En riant en secret de lamoureux présage;Mais elles se moquaient du pauvre épi tortLappelaient un brigand, un épi sans veQui ne méritait pas sa place dans laAuprès dÉvangéline étrangère à livresse,Alors nul rouge épi namena Gabriel. \~^. * Le prêtre lui disait: V — «Laisse faire le ciel,« Et le ciel à la fin entendra ta prière.« Dans le champ du Seigneur sois fidèle ouvrière.«Ilest dans nos déserts, mon enfant, une fleur«Petite, sans orgueil, et sans vive couleur;«Vers le nord, en tout temps, son calice sincline.«Cest une fleur que Dieu, dans sa bonté divine,«Sème, de place en place, en ces prés étendus,«Pour diriger les pas des voyageurs perdus.«La foi dans notre cœur ressemble à cette plante. «La fleur des passions est toujours plus troublante;«Elle a plus de couleurs, plus de pompeux éclats,«Mais soyons défiants, elle trompe nos pas,«Et son baume suave est, hélas! bien funeste. 13 146 ÉVANGÉLINE «Seule ici-bas la foi, cette plante céleste, «Est le guide éclairé de nos pas raffermis, «Et puis ensuite elle orne, au ciel, nos fronts soumis. » Ainsi venaient déjà les beaux jours de passèrent pourtant! Les fruits de leur


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