Fables de Lessing . implacable Lassiège, laccable jIl frémit, il sagite, il tombe tout entier. Dans sa chute immense,Que darbustes naissans périssent à la fois !Mais lorage a fait place au plus morne silence jLaquilon satisfait a déserté les bois ;Un renard curieux, sorti de sa tanière,Savance avec réserve; il voit larbre : Comment,Dit-il, qui leût pensé ! que ce chêne est grand ! Le sage nest connu quà son heure dernière. i54 FABLES DE LESSING, FABLE XII. HISTOIRE DU VIEUX LOUP. Il E voulant plus aflionter de dangers,Un loup cruel forma, dans sa vieillesse,Le projet de bien vivre avec tous le


Fables de Lessing . implacable Lassiège, laccable jIl frémit, il sagite, il tombe tout entier. Dans sa chute immense,Que darbustes naissans périssent à la fois !Mais lorage a fait place au plus morne silence jLaquilon satisfait a déserté les bois ;Un renard curieux, sorti de sa tanière,Savance avec réserve; il voit larbre : Comment,Dit-il, qui leût pensé ! que ce chêne est grand ! Le sage nest connu quà son heure dernière. i54 FABLES DE LESSING, FABLE XII. HISTOIRE DU VIEUX LOUP. Il E voulant plus aflionter de dangers,Un loup cruel forma, dans sa vieillesse,Le projet de bien vivre avec tous les parti pris, le voilà qui sempresse ;Et, sadressant dun air presque béninA celui dont le parc était le plus voisin De sa caverne redoutable :O berger, lui dit-il, tu me crois inhumain, Altéré de sang, assassin;Tu mappelles bourreau, voleur impitoyable :Tu te trompes pourtant, et le fait est est vrai que lorsque la faimMe harcèle avec violence,Je me jette sur tes troupeaux ;. LIVRE III. i55 Mais la faim, mon ami ! quel tourment, quanti jy pense ! Cest le plus lioiiible des tu veux maffranchir de cet affreux supplice, Si tu yetix me rassasier, .Ma bonté, ma douceur, pour prix du sacrifice, Auront de quoi ne trouveras pas, berger, je ten défie,Un animal plus doux, quand on me rassasie. Quand on te rassasie! eh! mais. Dit le berger, quand peux-tu lêtre? Comme les avares, jamais. Allons, pars, retire-toi, traître, Et laisse-moi veiller en un autre berger notre loup se présente :Ecoute, mon ami, lui dit-il, et traitons;Tu sais que je pourrais, tant ma force est puissante,Etrangler en un an beaucoup de tes moutons -,Plus de guerre entre nous, que le carnage cesse ;Donne-men six par an, cest tout ce que je veux;Et tu pourras alors, je ten fais la plus profond sommeil te livrer en ces lieux,Et renvoyer tes chiens. Es-tu content? Jespère i56 FABLES DE LESSING, Quon ne saurait trouver un loup plus


Size: 1335px × 1871px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookdecade1810, bookidfablesdeless, bookyear1811