. L'Abbe Constantin . vientdAmé Il recommençait sa petite tirade sur les nou-veaux maîtres de Longueval. 11 entra chez une brave femme, dont le fds, lemois précédent, était parti pour la Tunisie. — Eh bien, votre fds, comment va-t-il ? — Pas mal, monsieur le curé, jai reçu hier unelettre. Il se porte bien, il ne se plaint pas; seule-ment il dit quil ny a pas de Pauvregarçon! Jai fait de petites économies, depuis unmois, et je crois que je pourrai bientôt lui envoyerdix francs. — Vous lui en enverrez — Vingt francs, monsieur le curé ! vous medonnez vingt


. L'Abbe Constantin . vientdAmé Il recommençait sa petite tirade sur les nou-veaux maîtres de Longueval. 11 entra chez une brave femme, dont le fds, lemois précédent, était parti pour la Tunisie. — Eh bien, votre fds, comment va-t-il ? — Pas mal, monsieur le curé, jai reçu hier unelettre. Il se porte bien, il ne se plaint pas; seule-ment il dit quil ny a pas de Pauvregarçon! Jai fait de petites économies, depuis unmois, et je crois que je pourrai bientôt lui envoyerdix francs. — Vous lui en enverrez — Vingt francs, monsieur le curé ! vous medonnez vingt francs ! — Oui, je vous les — Pour mon garçon ? — Pour votre garç Seulement, écoutez bien,il faut que vous sachiez doù ça vient; vous aurezbien soin de le dire à votre fds, quand vous luiécrirez. Le curé, pour la vingtième fois, répéta son petitpanégyrique de madame Scott et miss six heures, il rentra chez lui, épuisé de fatigue,mais la joie dans là LABBÉ CONSTANTIN 89 — Jai tout donné! sécria-t-il, dès quil aperçutPauline, tout donné! tout donné! Il dîna et sen alla, le soir, dire son office dumois de Marie, mais au moment où il monta àlautel, lharmonium resta muet. Miss Pcrcival né-tait plus là. La petite organiste de la veille était, en ce mêmemoment, fort perplexe. Sur les deux divans de soncabinet de toilette, deux robes sétalaient à grandsIlots, une robe blanche et une robe bleue. Bettinase demandait laquelle de ces deux robes elle met-trait, pour aller, le soir, à lOpéra. Elle les trouvaitdélicieuses toutes les deux, mais il fallait bienchoisir. Elle ne pouvait en mettre quune. Après delongues hésitations, elle se décida pour la robeblanche. A neuf heures et demie, les deux sœurs mon-taient le grand escalier de lOpéra. Quand ellesentrèrent dans leur loge, le rideau se levait sur lesecond tableau du deuxième acte àAida, lacte duballet et de la marche. Deux jeunes gens, Roger


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