. La comédie humaine. egarda Rastignac de travers. — Mon petit, quand on ne veut pas être dupe desmarionnettes, il faut entrer tout à fait dans la baraque,et ne pas se contenter de regarder par les trous de la ta-pisserie. Assez causé, ajouta-t-il en voyant Eugène prèsde se gendarmer. Nous aurons ensemble un petit bout deconversation quand vous le voudrez. Le dîner devint sombre et froid. Le père Goriot, ab-sorbé par la profonde douleur que lui avait causée laphrase de létudiant, ne comprit pas que les dispositionsdes esprits étaient changées à son égard, et quun jeunehomme en état dimposer si


. La comédie humaine. egarda Rastignac de travers. — Mon petit, quand on ne veut pas être dupe desmarionnettes, il faut entrer tout à fait dans la baraque,et ne pas se contenter de regarder par les trous de la ta-pisserie. Assez causé, ajouta-t-il en voyant Eugène prèsde se gendarmer. Nous aurons ensemble un petit bout deconversation quand vous le voudrez. Le dîner devint sombre et froid. Le père Goriot, ab-sorbé par la profonde douleur que lui avait causée laphrase de létudiant, ne comprit pas que les dispositionsdes esprits étaient changées à son égard, et quun jeunehomme en état dimposer silence à la persécution avaitpris sa défense. — Monsieur Goriot, dit madame Vauquer à voixbasse, serait donc le père dune comtesse à et heure? — Et dune baronne, lui répliqua Rastignac. — II na que ça à faire, dit Bianchon à Rastignac, jelui ai pris la tête : il nj^a quune bosse, celle de la pater-nité, ce sera un Père Étemel. Eugène était trop sérieux pour que la plaisanterie de. 3o8 SCÈNES DE LA VIE PRIVEE. Bianchon le fît rire. II voulait profiter des conseils demadame de Beauséant, et se demandait oiî et comment ilse procurerait de largent. H devint soucieux en voyantles savanes du monde qui se déroulaient à ses jeux à lafois vides et pleines; chacun le laissa seul dans la salle àmanger quand le dîner fut fini. — Vous avez donc vu ma fille? lui dit Goriot dunevoix émue. Réveillé de sa méditation par le bonhomme, Eugènelui prit la main, et le contemplant avec une sorte datten-drissement : — Vous êtes un brave et digne homme,répondit-il. Nous causerons de vos filles plus tard. II seleva sans vouloir écouter le père Goriot, et se retira danssa chambre, oii il écrivit à sa mère la lettre suivante : «Ma chère mère, vois si tu nas pas une troisième ma-«melle à touvrir pour moi. Je suis dans une situation à«faire promptement fortune. Jai besoin de douze cents«francs, et il me les faut à tout prix. Ne dis ri


Size: 1279px × 1954px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1900, bookdecade1910, bookidlacomdiehuma, bookyear1912