Bibliotheque de campagne . ue la furprife & le troubleavoientjus»ques-là empêché de parler, marrêta à ces mots,& jettant un regard fur moi: Quoi? me dit-elle,vous ôfez me faire des reproches? vous ôfez mefoupçonner? vous ... Ce feul mot me précipita à fes pieds. Non, machère Adélaïde, lui dis-je, non, je nai aucun foup-çon qui vous offenfe : pardonnez un difcours quemon cœur na point avoué. Je vous pardonneTout, me dit-elle, pourvu que vous partiez tout-à»lheure, & que vous ne me voyiez jamais. Songezque cefl: pour vous que je fuis la plus malheureufeperfonne du monde; voulez-vous faire croire


Bibliotheque de campagne . ue la furprife & le troubleavoientjus»ques-là empêché de parler, marrêta à ces mots,& jettant un regard fur moi: Quoi? me dit-elle,vous ôfez me faire des reproches? vous ôfez mefoupçonner? vous ... Ce feul mot me précipita à fes pieds. Non, machère Adélaïde, lui dis-je, non, je nai aucun foup-çon qui vous offenfe : pardonnez un difcours quemon cœur na point avoué. Je vous pardonneTout, me dit-elle, pourvu que vous partiez tout-à»lheure, & que vous ne me voyiez jamais. Songezque cefl: pour vous que je fuis la plus malheureufeperfonne du monde; voulez-vous faire croire queje fuis la plus criminelle? Je ferai, lui dis-je,toutce que vous mordonnerez : mais promettez-modu-moins que vous ne me haïrez pas. QuoiquAdélaïJe meût dit plufîeurs fois de melever, jétois refté à fes genoux, ceux qui aiment,favent combien cette attitude a de charmes : jyétois encore, quand Bénavidés ouvrit tout duncoup la porte de la chambre. Il ne me vit pas plutôt £ 2 aux. loo Mémoires du Comte aux genoux de fa Femme, que, venant à elle lépéeà la main, tu mouras, perfide, sécria-t-il. lllau*roit tuée infailliblement, fi je ne me fufle jette au-devant delle: je tirai en même temsmonépée. Jecommencerai donc par toi ma vengeance, dit Bé-navidés, en me donnant un coup qui me blefia àlépaule. Je naimois pas aiTez la vie pour la dé-fendre , mais je haïflbis trop Bénavidés pour la luiabandonner. Dailleurs, ce quil venoit dentre-prendre contre celle de fa Femme, ne me laifToitplus lufage de la raifon: jallai fur lui, je lui por-tai un coup qui le fit tomber fans fentiment. Les domeftiques, que les cris de Madame de Bé-navidés avoient attirés, entrèrent dans ce moment:ils me virent retirer mon épée du corps de leurmaître: plufieurs fejettérentfurmoi, ilsmedefar-mérent fans que je fiHe aucun effort pour me défen-dre : la vue de Madame de Bénavidés, qui étoit tou-te fondante en larmes auprès de fon Mari,ne melailToit


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