Gazette des beaux-arts . ionale. » Je proteste contre cette injuste parole, Larenaissance italienne na rien étouffé chez nous ; loin de là, elle a été lerayon de soleil qui fait souvrir le bourgeon gonflé dune sève impatiente ;elle a été la main doucement tendue par la sœur aînée à la sœur plusjeune, elle nous a aidés à marcher, mais sans nous contraindre et sansnous faire dévier de notre voie. Certaines miniatures des manuscritsfrançais de la seconde moitié du xv siècle, certaines sculpturesdu même temps dont le galbe sallonge en quête de lélégance, démon-trent fort bien que ceux de nos artis


Gazette des beaux-arts . ionale. » Je proteste contre cette injuste parole, Larenaissance italienne na rien étouffé chez nous ; loin de là, elle a été lerayon de soleil qui fait souvrir le bourgeon gonflé dune sève impatiente ;elle a été la main doucement tendue par la sœur aînée à la sœur plusjeune, elle nous a aidés à marcher, mais sans nous contraindre et sansnous faire dévier de notre voie. Certaines miniatures des manuscritsfrançais de la seconde moitié du xv siècle, certaines sculpturesdu même temps dont le galbe sallonge en quête de lélégance, démon-trent fort bien que ceux de nos artistes qui ne connaissaient pas lItalieavaient en eux tout ce quil fallait pour la comprendre. Je ne reprochenullement à Jean Fouquet dêtre allé à Rome, et je ne métonne pasquen ces années crépusculaires où lavenir tenait encore au passé parde si fortes attaches, la France se soit résolument tournée du côté de lalumière et de la grâce. Et qui sait ce quaurait dit M. Burty, si en 1495. AIGUIÈRE, D R U L E - P A R F U M S ET PAGODE EN BRONZE JAPONAIS. Musée du Louvre. 534 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. il était entré à Naples avec Charles ^III; sil avait, quatre ans après, faitla campagne du Milanais avec Louis XII? Je le vois dici visitant Milanau bras du peintre du roi, Jean Perréal, et de son poëte, Jean est bien choisie : latmosphère lombarde semplit de tiédeurscharmantes, les femmes laissent tomber sur les trois étrangers la caressede leurs yeux noirs, ils marchent ainsi au milieu du printemps et dessourires; ils sarrêtent un instant devant le fier modèle de la statueéquestre de Francesco Sforza, et, après avoir traversé la ville, ilsentrent dans un couvent qui sappelle Sainte-Marie-des-Grâces, et ils setrouvent vis-à-vis dune fresque — la Cbie — qui vient dêtre terminéepar un peintre de quelque renom, Léonard de Vinci!... Je ninsiste pas,car à Florence, à Rome, à Bologne, cétait la même fête


Size: 1265px × 1976px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookpublisherparissn, booksubjectart, bookyear18