Maria Chapdelaine : récit du Canada français . osier, ils allaient, chacun à son tour,boire de grandes lampées deau et sen versersur les poignets ou sur la tête. En cinq jours, tout le foin fut coupé, etcomme la sécheresse persistait, ils commen-cèrent au matin du sixième jour à ouvrir et re-tourner les veilloches quils voulaient gi*angeravant le soir. Les faux avaient fini leur beso-gnes, et ce fut le tour des fourches. Elles démo-lirent les veilloches, étalèrent le foin au soleil,puis vers la fin de laprès-midi, quand il eutséché, elles lamoncelèrent de nouveau en tasde la grosseur exacte qu


Maria Chapdelaine : récit du Canada français . osier, ils allaient, chacun à son tour,boire de grandes lampées deau et sen versersur les poignets ou sur la tête. En cinq jours, tout le foin fut coupé, etcomme la sécheresse persistait, ils commen-cèrent au matin du sixième jour à ouvrir et re-tourner les veilloches quils voulaient gi*angeravant le soir. Les faux avaient fini leur beso-gnes, et ce fut le tour des fourches. Elles démo-lirent les veilloches, étalèrent le foin au soleil,puis vers la fin de laprès-midi, quand il eutséché, elles lamoncelèrent de nouveau en tasde la grosseur exacte quun homme peut soule-ver en une seule fois au niveau dune hautecharrette déjà presque pleine. Charles-Eugène tirait vaillamment entre les 92 MAEIA CHAPDELAINE brancards; la charrette sengouffrait dans lagrange, sarrêtait au bord de la tasserie, et lesfourches senfonçaient une fois de plus dansle foin durement foulé, quelles enlevaient engalettes épaisses, sous leffort des poignets etdes reins, et déchargeaient au côté.. I Le bois serrait encore de près les bâtiments quils avaient A la fin de la semaine tout le foin était dansla grange, sec et dune belle couleur, et leshommes sétirèrent et respirèrent longuementcomme sils sortaient dune bataille. —Il peut mouiller à cette heure, dit le père MAKIA CHAPDELAINE 93 Chapdelaine. Ça ne nous fera pas de différence. Mais il apparut que la période de sécheressenavait pas été exactement calculée à leurs be-soins, car le vent continua à souffler du nord-ouest et les jours ensoleillés ne cessèrent pasde ség-réner, monotones. Chez les Chapdelaine les femmes navaientpas à participer aux travaux des champs. Le


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