. L'étang des soeurs-grises . z tranquille. Cest le dernier à qui jen parlerais. Je vousjure le silence le plus absolu jusquà demain. — A demain, alors! — Ah çà ! se dit Nina lorsquelle fut seule, est-ce que leshéros de roman existeraient en chair et en os ? Jai fait beaucoupde et ce serait le premier héros que je rencontrerais !Est-ce quil rêverait de me relever, comme on dit, de me sauver,de me?... Ou bien est-il fou ? XXXVII LES CONDITIONS DE BERTRAND. Au fond du cœur de toutes les femmes dans la position de NinaDurandal, il y a une soif ardente, un désir tyrannique de rentrerdans
. L'étang des soeurs-grises . z tranquille. Cest le dernier à qui jen parlerais. Je vousjure le silence le plus absolu jusquà demain. — A demain, alors! — Ah çà ! se dit Nina lorsquelle fut seule, est-ce que leshéros de roman existeraient en chair et en os ? Jai fait beaucoupde et ce serait le premier héros que je rencontrerais !Est-ce quil rêverait de me relever, comme on dit, de me sauver,de me?... Ou bien est-il fou ? XXXVII LES CONDITIONS DE BERTRAND. Au fond du cœur de toutes les femmes dans la position de NinaDurandal, il y a une soif ardente, un désir tyrannique de rentrerdans la société régulière, dêtre, à leur tour, des femmes comme ilfaut, de prendre place dans le monde quelles côtoient, ou quellesn*abordent que par lescalier dérobé, en un mot, de faire une lin. La plupart du temps, leurs bravades et leurs fanfaronnades nesont quun besoin de sétourdir, de se griser sur la fausseté deleur situation, dont elles nont dabord cueilli que les roses et dont LE DROIT DU MARI 465. Ainsi, dit-il en se levant pour partir, soyez prête dans dix jours. elles sentent les épines à mesure que le printemps séloigne, quelété savance, quelles entrevoient lautomne et quelles prévoientlhiver. Après avoir chipé les fruits verts le long des sentiers, il leursemblerait doux de goûter aux beaux fruits savoureux de la léga-û9 Liv. 59 466 LÉTANG DES SŒURS-GRISES lité, quon mange sans inquiétude, assis devant une bonne tableoù lécharpe municipale tient lieu de nappe et de serviette. Ce rêve était donc le rêve de Nina. Seulement, le croyant irréa-lisable, ou, du moins, fort difficile à réaliser, elle ne sy attachaitpas, léloignait de son esprit, remettait au lendemain à sen oc-cuper, craignant une défaite qui est toujours désagréable et quipar-dessus le marché humilie. En tout cas, ce rêve navait jamais pris pour elle, à lheure deses divagations les plus folles, laspect dun homme de génie, •jeune encore, beau, célè
Size: 1409px × 1772px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No
Keywords: ., bookcentury1800, bookdecade1880, bookidltangdessoeu, bookyear1881