Fables de Lessing . u fort, Dont les ruines affreuses Semblaient être de la mort Le funeste domicile ; Ces lieux, daccès difficile, Aux brigands servaient dasile, Et pouvaient cacher de lor. Il y vit une chouette Qui, sans égard pour les cris LIVRE I. 55 Dune tremblante souris, Fit bientôt de la pauvrette Un frêle et léger squelette : Cest trop méchant, sur ma foi, Dit lavare avec colère j Oiseau philosophe, toi j Non, certes, tu ne les guère; Tu nes qiiun oiseau gourmand j Je lavoûrai franchement, Jattendais plus de réserve Du favori de Minerve. Pourquoi donc! dit le hibou; Parce que seul, da


Fables de Lessing . u fort, Dont les ruines affreuses Semblaient être de la mort Le funeste domicile ; Ces lieux, daccès difficile, Aux brigands servaient dasile, Et pouvaient cacher de lor. Il y vit une chouette Qui, sans égard pour les cris LIVRE I. 55 Dune tremblante souris, Fit bientôt de la pauvrette Un frêle et léger squelette : Cest trop méchant, sur ma foi, Dit lavare avec colère j Oiseau philosophe, toi j Non, certes, tu ne les guère; Tu nes qiiun oiseau gourmand j Je lavoûrai franchement, Jattendais plus de réserve Du favori de Minerve. Pourquoi donc! dit le hibou; Parce que seul, dans mon trou, Et ne cherchant à toute heure Que la plus sombre demeure. Je médite sagement, Faut-il que de faim je meure? Parbleu, ce serait plaisant ; Je sais fort bien que les hommes Ne pensent pas autrement; Car, dans le siècle où nous sommes, Vous mettez, eu règlement 56 FABLES DE LESSING, Lerreur toujours si fatale,Et vous voulez quun savant,Pour lhonneur de la morale,Soit un tombeau tout LIVRE I. 57 FABLE XXin. LA JEUNE HIRONDELLE. i^UEL motif si pressant vous met toutes en lair,Demandait lhiiondelle aux fourmis travailleuses?Je ne vous croyais pas aussi laborieuses;Que rassemblez-vous là ? — Des vivres pour lhiver. — Votre prudence à coup sûr est extrême,Et de ce pas je vais faire de même. Aussitôt fait que ditjElle amasse,Elle entasseInsecte sur insecte, et les porte en son fais-tu là? lui demanda sa mère;A quoi peut servir tout cela ? — A nous nourrir, quand la neige viendra \ De ses flocons nombreux couvrir partout la , ma mère, imitez-moi;Jai pris chez les fourmis cette leçon utile; Travaillons, amassons; oh ! rien nest-plus facile. 58 FABLES DE LESSING, Je men garderai Lien, ma foi, Répondit-elleA la jeune hirondelle :Laisse la prévoyance à tes pauvres fourmis ;Pour nous, nous nen avons que faire;La nature, toujours pour elles si sévère, Nous traite comme ses du brûlant été labondance est


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