Causeries avec mes élèves . il étaitimperturbable. Ne connaissez-vous rien, petite iille? — Jai une petitehistoire. — Dites-la. Madame Robert, ma tante, a un petit garçon et unepetite fille. Un soir que jétais chez elle, le petit garçoncherchait une cuiller et nen trouvait pas. Cest ennu-yeux, dit-il, avec impatience, quand on cherche une cuiller,on trouve toujours des couteaux. — Eh bien ! sécrie lapetite fille qui habillait sa poupée, cherche un couteau et tutrouveras des cuillers. Na-t-elle pas de lesprit, monsieur?— Si, cest la naïveté,lesprit des enfants et des vieux temps du monde, et qu


Causeries avec mes élèves . il étaitimperturbable. Ne connaissez-vous rien, petite iille? — Jai une petitehistoire. — Dites-la. Madame Robert, ma tante, a un petit garçon et unepetite fille. Un soir que jétais chez elle, le petit garçoncherchait une cuiller et nen trouvait pas. Cest ennu-yeux, dit-il, avec impatience, quand on cherche une cuiller,on trouve toujours des couteaux. — Eh bien ! sécrie lapetite fille qui habillait sa poupée, cherche un couteau et tutrouveras des cuillers. Na-t-elle pas de lesprit, monsieur?— Si, cest la naïveté,lesprit des enfants et des vieux temps du monde, et quel-quefois des bons vieillards. Il y a même des hommes quisont toujours naïfs ; ils sont bons, car le méchant neconnaît pas la naïveté. Vous savez que notre cherLa Fontaine fut naïf toute sa vie. XXXII. LE RENARD ET LA CIGOGNE. CoN]^AissEZ-vous la cigogne ? — Non. Est-ce un quadrupède ? — Cest un oiseau. — Oui, cest le storlcj nest-ce pas? — Vous faites mal, madame, de donner le mot 120 CAUSERIES AVEC MES ÉLÈVES Vous savez que je ne puis le permettre. — Pardon, mon-sieur. ~ Je vous pardonne volontiers, mais voilà que vousserez tous prives de la description que javais à présenterpour faire comprendre ce que cest quune cigogne, et vousperdi-ez ainsi les mots que javais à employer sur la vous demande pardon à mon tour, si je r 3 permets devous rappeler à notre règlement. Vous savez que cestpour votre bien. Vous avez donc vu la cigogne au long cou et au longbec. Elle est en présence du renard. Celui-ci vous est con-nu : cest un rusé et un trompeur. Il a mille et mille rusesdans son sac pour tromper les autres. Ne vous défiez-vous pas des hommes qui sont renards ? — Nous nous dé-fions des trompeurs ; mais y a-t-il des hommes-renards ? — Nen avez-vous pas rencontré qui ont son caractère ? —Si. — Bien plus, navez-vous pas vu des figures de renard ? — Si, jen ai vu moi, monsieur, au jardin des animaux, àNe


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