Gazette des beaux-arts . ri- 268 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. table fleuve qui inonde le héros Hercule. Homère offre nombre dimages aussi étranges;Flasmann sest efforcé de les traduire par le dessin, mais Flaxmann est un moderne,les qualités qui lui manquent parfois dans ces sortes de sujets sont celles qui parais-sent être les plus familières à lartiste grec, tant il se joue des difficultés. Le tableaudAchélous na rien qui prête à sourire, rien qui ne soit conforme aux belles tradi-tions. La figure est grave, le regard tranquille; la barbe conviendrait à Neptune ouà Jupiter; le profil a la beauté
Gazette des beaux-arts . ri- 268 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. table fleuve qui inonde le héros Hercule. Homère offre nombre dimages aussi étranges;Flasmann sest efforcé de les traduire par le dessin, mais Flaxmann est un moderne,les qualités qui lui manquent parfois dans ces sortes de sujets sont celles qui parais-sent être les plus familières à lartiste grec, tant il se joue des difficultés. Le tableaudAchélous na rien qui prête à sourire, rien qui ne soit conforme aux belles tradi-tions. La figure est grave, le regard tranquille; la barbe conviendrait à Neptune ouà Jupiter; le profil a la beauté classique, le fleuve sécoule sans effort; aucun détailnéveille une pensée vulgaire. Achéloiis est un dieu, le tableau tout entier est vraimentgrec. Lart antique, tant admiré, nest pas toujours bien connu de ceux même qui luirendent le culte le plus enthousiaste. li semble quon sen fasse une idée étroite quesa libre imagination neût point acceptée. La science élargit tous les jours ces for- ,^^^. mules rigoureusement circonscrites. Nous avons su depuis Winckelmann et depuisGoethe, qui neussent point admis cette nouveauté, que les Grecs peignaient leurstemples, ces beaux édifices doriques auxquels nombre de nos contemporains ne peu-vent encore se résoudre à enlever la blancheur et léclat du marbre ; nous savonsquils peignaient aussi les statues, bien plus, quils achevaient par la couleur lesfigures sculptées en relief, au mépris de la loi qui défend de mêler les genres; lesfouilles ont fait retrouver des comptes officiels qui nous disent les prix des bijoux, desbracelets, des diadèmes, des robes brodées dont les républiques couvraient officielle-ment les statues, par ordre du sénat et du peuple. Nous sommes loin de la parfaitesimplicité de lart classique. M. Saglio reproduit un de ces dieux ainsi habillé, cestun Bacchus populaire, peut-être une divinité rustique, mais les compagnies et lesconfréries dionysiaques navaient pas le privil
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