. Jean qui grogne et Jean qui rit . ès lui. JEANNOT. Par ici, msieu! Par ici! Vous lavez dépassé. M. ABEL. Hô Meurice? JEANNOT. Cest ici votre hôtel Meurice. Vous ne voyezdonc pas? Vous êtes en face, en plein! Là! sousvotre nez ! M. ABEL, reprenant sa voix naturelle. Merci, épicier! » En même temps il lui enfonça à deux mains sacasquette sur les yeux ; de sorte quil put entrer àlhôtel et disparaître avant que sa victime se fûtdépêtrée de sa casquette. Jeannot regarda autourde lui et retourna à lépicerie, fort en colère davoirété joué par un mauvais plaisant. Quand il rentraet quil conta


. Jean qui grogne et Jean qui rit . ès lui. JEANNOT. Par ici, msieu! Par ici! Vous lavez dépassé. M. ABEL. Hô Meurice? JEANNOT. Cest ici votre hôtel Meurice. Vous ne voyezdonc pas? Vous êtes en face, en plein! Là! sousvotre nez ! M. ABEL, reprenant sa voix naturelle. Merci, épicier! » En même temps il lui enfonça à deux mains sacasquette sur les yeux ; de sorte quil put entrer àlhôtel et disparaître avant que sa victime se fûtdépêtrée de sa casquette. Jeannot regarda autourde lui et retourna à lépicerie, fort en colère davoirété joué par un mauvais plaisant. Quand il rentraet quil conta son aventure, tout le monde se moquade lui, ce qui ne lui rendit pas sa belle humeur; ilse trouva malheureux et mal partagé. « Quand je pense à Jean, quelle différence entrelui et moi! Comme sa position est agréable! Et ET JEAN QUI RIT 135 quels pourboires on lui donne! Et moi, personnene me donne rien ! Mon ouvrage est sale, désa-gréable et fatigant ! Je suis bien malheureux ! Rienne me réussit! ». Merci épicier; Jean et Simon ne voyaient pas souvent Jeannot,parce quils avaient beaucoup à faire dans la jour-née; cétait la belle saison, il faisait chaud: onvenait déjeuner de bonne heure et prendre desrafraîchissements matin et soir jusquà une heure 136 JEAN QUI GROGNE assez avancée ; ensuite il fallait tout laver, essuyer,ranger. Souvent, à minuit Simon nétait pas encorecouché. Quant à Jean, vu sa grande jeunesse,Simon avait obtenu quon lenvoyât se coucher àdix heures, de sorte que, sans être trop fatigué, ilnavait que bien rarement la possibilité daller voirJeannot. Le dimanche, Simon et Jean se levaient de grandmatin et allaient à la messe de six heures. Ilsavaient proposé à Jeannot daller le prendre ; il lesaccompagna à la messe les premiers dimanches ;puis il trouva que cétait trop matin; il préférai;dormir et aller à la messe de dix heures, de midiou même pas du tout; de sorte quil vit de moinsen moins Simon et Je


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