Essais du chevalier Bacon, chancelier d'Angleterre, sur divers sujets de politique & de morale . ournéde continuer fon métier j carcelui qui par fon exempleavoitaccoutumé de prendre neuf oudix pour cent par an, fe con-tentera de huit plutôt que da-bandonner lufure 5 ou autre-ment il hazardera le certainpour lincertain. Que le nom-bre de ceux à qui on accorderala permiffion demprunter , nefoit pas limité j mais quon nelaccorde que dans les villes oiile commerce fleurit : car de cet-te manière ils nauront pas lacommodité , fous prétexte depermiffions ;, de prêter largentdautrui au lieu du leur -


Essais du chevalier Bacon, chancelier d'Angleterre, sur divers sujets de politique & de morale . ournéde continuer fon métier j carcelui qui par fon exempleavoitaccoutumé de prendre neuf oudix pour cent par an, fe con-tentera de huit plutôt que da-bandonner lufure 5 ou autre-ment il hazardera le certainpour lincertain. Que le nom-bre de ceux à qui on accorderala permiffion demprunter , nefoit pas limité j mais quon nelaccorde que dans les villes oiile commerce fleurit : car de cet-te manière ils nauront pas lacommodité , fous prétexte depermiffions ;, de prêter largentdautrui au lieu du leur -, & lataxe de huit ou neuf par permif-fion , nempêchera pas la taxecourante de cinq pour cent , N 14^ Ejfais de Politique^parce quon naime pas à en-voler Ton argent bien loin defoi, ni à le mettre en des mainsinconnues. Si quelquun trouve que ceciautorife en quelque manièrelufure, qui nétoit auparavantpermife quen certains en-droits , je répons, quil vautbeaucoup mieux permettre uneufure ouverte & déclarée , quede fouffrir par connivence tousles ravages quelle (3^ de Alorale. 147 ^ ric r^c ::>- ttî^ twc ric t^ t:^. r^^ t:^^t^î::îo-|cDU DEVOIR DES JUGES. LE S Juges doivent fe ref-fouvenir que leur devoirçOijus dicere^ & non ç^s/us dare;ceft-à-dire, dinterpréter la loi,& non pas de la faire. Il fautquun Juge foit plutôt fçavantque fubtil;, plus vénérable quepopulaire , plus grave que pré-fomptueux j mais fur touteschofes il doit être intégre, ceftla vertu qui lui convient. Maie-diclus fit 5 dit la loi, qui ter?ni^num terrai mutât antiquum. Mau-dit celui qui change les an-ciennes limites de la terre. Sansdoute celui qui tranfporte lapierre qui marque les confins,€ft très-coupable 5 mais un Ju- Ni] 14S EJptls de Politique,ge injiiite, ceft celui principa-lement qui change les bornes,lorfquil prononce une fenten-ce inique, fur une terre , ou furla propriété dun bien : unfeuljugement mal rendu , caufeplus de mal que plufieurs autresmauv


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