Le génie du peuple . édés de domptagenont plus cette rudesse sans scrupules. Nos mo-dernes poètes disent avec plus de douceur : Une colombe et moi, longtemps nous nous aimâmes;Aujourdhui, je sais lart dapprivoiser les âmes. Tout cela ne doit nullement diminuer notreadmiration pour Shakespeare. Mais les hommesde génie eux-mêmes, sans en excepter le grandWill, peuvent altérer parfois, en y touchant dunemain trop prompte, lingénuité fraîche et pé-nétrante des merveilleuses aventures imaginéespar les simples desprit, par les rêveurs humbleset tendres de la lande fleurie ou du bois chenu. Souvent,


Le génie du peuple . édés de domptagenont plus cette rudesse sans scrupules. Nos mo-dernes poètes disent avec plus de douceur : Une colombe et moi, longtemps nous nous aimâmes;Aujourdhui, je sais lart dapprivoiser les âmes. Tout cela ne doit nullement diminuer notreadmiration pour Shakespeare. Mais les hommesde génie eux-mêmes, sans en excepter le grandWill, peuvent altérer parfois, en y touchant dunemain trop prompte, lingénuité fraîche et pé-nétrante des merveilleuses aventures imaginéespar les simples desprit, par les rêveurs humbleset tendres de la lande fleurie ou du bois chenu. Souvent, ceux qui courent après la Muse po-pulaire ne lattrapent au vol quen lui arrachantou en lui froissant, hélas! ses ailes de papillon,ses ailes divinement irisées, si célestes et sifrêles ! Le bon peuple, le peuple élémentaire et pro-fond, le peuple aux innombrables âmes, lepeuple sans nom et sans gloire, na-t-il pas, envérité, plus de génie que Shakespeare, comme ila plus desprit que Voltaire?. r LEté de la Saint=Martin ^-<r->


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