. Contes et nouvelles de Marguerite de Valois, reine de Navarre. Nouv. éd. ornée de 75 jolies gravures . ^5 Mais cest assez parler de celte ma-tière. Sachons à qui Dagoucin don-nera sa voix. A Longarine , dit Da-goucin. Vous me faites grand plaisir,dit-elle, car jai un conte qui meritede suivre le vôtre. Puisquil sagit delouer la vertueuse patience des dames,je vais vous parler dune qui est bienplus louable que celle dont on a parle,dautant plus recommandable, quelleetoit femme de ville , qui dordinairesont moins élevees à la vertu que lesautres. 46 CONTES DE LA REINE XXXVIIIe CONTE. Mémorable


. Contes et nouvelles de Marguerite de Valois, reine de Navarre. Nouv. éd. ornée de 75 jolies gravures . ^5 Mais cest assez parler de celte ma-tière. Sachons à qui Dagoucin don-nera sa voix. A Longarine , dit Da-goucin. Vous me faites grand plaisir,dit-elle, car jai un conte qui meritede suivre le vôtre. Puisquil sagit delouer la vertueuse patience des dames,je vais vous parler dune qui est bienplus louable que celle dont on a parle,dautant plus recommandable, quelleetoit femme de ville , qui dordinairesont moins élevees à la vertu que lesautres. 46 CONTES DE LA REINE XXXVIIIe CONTE. Mémorable charité dune femme de Toursà légard de son mari infidèle. Il y avoil à Tours une bourgeoisebelle et sage qui, pour sesverlus, etoitnon seulement aimée , mais craintede son mari. Cependant comme leshommes sont fragiles , et quils sen-ynuient souvent de manger toujoursde bon pain , le sien se rendit amou-reux dune de ses métayères. Il alloit«ouvent de Tours visiter sa métairie,et v demenroit-toujours deux ou troisjours. Quand il revenoit il étoit tou-jours si morfondu , que sa pauvre. BE NAVARRE- l\f femme avoit assez de peine à le gué-rir. Il nétdit pas plutôt gueri, quilrelournoit à la métairie , où le plaisirlui faisoit oublier tous ses maux. Safemme qui , sur toutes choses , ai-mnit sa vie et sa santé, le voyant tou-jours revenir en si mauvais état, senalla à la métairie, où elle trouva lajeune femme que son mari lui dit, non avec emportement ,mais le plus doucement du monde,quelle savoit que son mari la venoitvoir souvent, mais quelle étoit fâ-chée de ce quelle le traitoit si mal,quelle le lui renvoyoit toujours ma-lade. La pauvre femme , tant parrespect pour sa maîtresse , que pavla force de la vérité , neut pas lecourage de nier le fait , et lui endemanda pardon. La Tourangeaudcvoulut voir la chambre et le lit oùcouchoit son mari. Llle trouva la /Jfl CONTES T)F. I, A R<EINE chambre si froide et si sale, quelle enml gran


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