Oeuvres de . xions : mais( je vous le répète ) craignez lerreur despréjugés ôc la fédu&ion des fcrupules,qui mènent fouvent au vice par le cheminde lhonneur. Je prévois ce qui vous arri-vera , Ci vous rejettez mes offres. La tyran-nie dun père intraitable vous entraîneradans labyme , que vous ne connoîtrezquaprès la chute. Votre extrême douceurdégénère quelquefois en timidité : vousferez facrifiée à la chimère des condi-tions (i). Il faut contracter un engagementdéfavoué par le cœur. Lapprobation pu-blique fera démentie inceflamment par lecri de la confeience : vous ferez honorée (


Oeuvres de . xions : mais( je vous le répète ) craignez lerreur despréjugés ôc la fédu&ion des fcrupules,qui mènent fouvent au vice par le cheminde lhonneur. Je prévois ce qui vous arri-vera , Ci vous rejettez mes offres. La tyran-nie dun père intraitable vous entraîneradans labyme , que vous ne connoîtrezquaprès la chute. Votre extrême douceurdégénère quelquefois en timidité : vousferez facrifiée à la chimère des condi-tions (i). Il faut contracter un engagementdéfavoué par le cœur. Lapprobation pu-blique fera démentie inceflamment par lecri de la confeience : vous ferez honorée ( i ) La chimere des conditions ! Ceft unPair dAngleterre qui parie ainfiy & tout cecire feroït pas une ficlion ! Ledeur, quen ? H à L O l S E. 29 & mcprifable. Il vaut mieux ècre oubliée& vertueufe. P. S. Dans le doute de votre réfoJu-tion, je vous écris a linfo de notreami, de peur quun refus de votrepart ne vînt détruire en un inftanctout leffet de mes B 3 La No v y £ l l e LETTRE IV. de Julie a Claire. \J ma chère ! dans quel trouble ru mas lahTée hier au foir, & quelle nuit jai paiïee en rêvant à cette fatale lettre ! Non, jamais tentation plus dangereufe ne vint aflaillir mon cœurj jamais je néprouvai de pareilles agitations, Se jamais je nap- perçus moins le moyen de les appaifer. Autrefois une certaine lumière de fageffe Se de raifon dirigeoit ma volonté} dans toutes les occafions embarraifantes , je difeernois dabord le parti le plus honnête, & le prenois à linftanr. Maintenant avilie & toujours vaincue, je ne fais que flotter entre des pallions contraires : mon foible cceur na plus que le choix de fes fautes, Ôc tel eft mon déplorable aveuglement, que, fi je viens par hafard à prendre le meilleur parti, la vertu ne maura point guidée, & je nen aurai pas moins de remords. Tu fais quel époux mon père H É L o î s E. 31 me deftine} ta fais quels liens lamourma donnés. Veux - je être vertueuf


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