. Les Fiancees Merveilleuses . ta fiancée enchamp clos, dans un tournoi, à la pointe de la lance. — Eh bien! sire, je la défendrai. )) Perdican se raidissait sur ses jarrets, tenait haut sa têtefière, et ses grands yeux clairs regardaient sans peur. « Bravo, Perdican! )) dit le roi, mais à part soi leroi songeait : a II est beau, intelligent et bon, il rendraitma fille heureuse, jen suis certain, mais saura-t-il être leplus fort à lheure du combat ? » Les fiançailles solennelles furent donc proclamées :(( Entre très noble et très belle demoiselle Cymbalaire,fille du roi, notre maître et le pri


. Les Fiancees Merveilleuses . ta fiancée enchamp clos, dans un tournoi, à la pointe de la lance. — Eh bien! sire, je la défendrai. )) Perdican se raidissait sur ses jarrets, tenait haut sa têtefière, et ses grands yeux clairs regardaient sans peur. « Bravo, Perdican! )) dit le roi, mais à part soi leroi songeait : a II est beau, intelligent et bon, il rendraitma fille heureuse, jen suis certain, mais saura-t-il être leplus fort à lheure du combat ? » Les fiançailles solennelles furent donc proclamées :(( Entre très noble et très belle demoiselle Cymbalaire,fille du roi, notre maître et le prince Perdican, duc deBelgor et de quon se le dise! )) On se le dit et, comme le roi lavait redouté, lesrivaux résolus présentèrent leur requête. Ils étaient aunombre de vingt, de tous duchés, comtés, principautés,marquisats, tenant en mains leurs parchemins. Le roi avec soin les examina un à un. Il put aisémentécarter ceux qui navaient pas les papiers exigés pour PERDICAN ET CYMBALAIRE. être gendres dun roi ; lun en safamille avait compté un félon; unautre, bafoué par ses vassaux,navait pas su les gouverner :comment eût-il mené tout unroyaume? Si bien, quavec unpeu de parti pris, il lefaut avouer, le roi crutun instant que Perdi-can naurait point delutte à soutenir, quandEsplandian se présenta. Esplandian, quatorzième du nom, comte de Cerdagneet baron dAstérie, réunissait malheureusement toutes lesconditions requises ; il fallut retenir sa demande. Le roi songea : « Mon pauvre Perdican jamais nepourra lutter contre ce colosse. » Esplandian était hautcomme une tour; solide comme elle, il avait une cuirasseinvulnérable, et sous son casque on eût dit un monstrede bronze. Son glaive dun seul revers tranchait un chêne,et sa lance était haute comme les peupliers au bord dela rivière. Esplandian était un seigneur aux moeurs rudes,qui, au printemps, lorsque les champs et les prés sontfleuris, nhésitait pas dans ses jeux vio


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