Causeries avec mes élèves . e jurisconsulte arrivedevant lImpératrice, suivi de la haute cour de justice. Illui adresse un de ses plus beaux discours. Quand il a fini,lImpératrice dit: Monsieur de Cambacérès, je ne suispas capable de répondre convenablement à vos éloquentesparoles, mais il y a une chose que je veux vous dire, cestque vous êtes la première ganache de tout ésentez-vous la consternation des membres de la couret la stupéfaction de monsieur de Cambacérès. Avez-vous compris, mesdames ? — Très-bien ; mais nousnaimons pas ces paroles de lEmpereur. — Vous avezraison. — Il e


Causeries avec mes élèves . e jurisconsulte arrivedevant lImpératrice, suivi de la haute cour de justice. Illui adresse un de ses plus beaux discours. Quand il a fini,lImpératrice dit: Monsieur de Cambacérès, je ne suispas capable de répondre convenablement à vos éloquentesparoles, mais il y a une chose que je veux vous dire, cestque vous êtes la première ganache de tout ésentez-vous la consternation des membres de la couret la stupéfaction de monsieur de Cambacérès. Avez-vous compris, mesdames ? — Très-bien ; mais nousnaimons pas ces paroles de lEmpereur. — Vous avezraison. — Il est méchant et cruel dinsulter ainsi le pèrede sa femme. — Oui certes : je ne dirai pas un mot pour lejustifier. — Cet homme ne se commandait pas.—Non,mesdames : serait-il plus difiicile de se commander à soi-même que de commander au monde ? — Peut-être. — Jele crois. Socrate restait calme en présence des colères desa femme. Socrate fut-il moins grand que Napoléon ? LE BOUC ET LE Je vous salue, mesdames, et je vous donne toutde suite la fable promise. Mais elle est difiScile ;je crains que vous, ne la compreniez pas sans ex-plication. Je vais vous la ra-conter en prose avant de lalire. CAUSERIES AVEC MES ÉLÈVES. 63 Le renard et le bouc étaient ensemble en voyage ; ilsallaient de compagnie. Le voyage fut agréable, et je suisbien sûr que le renard fît beaucoup rire le bouc. Cest unpersonnage s^gir^uejj qui a toujours à sa disposition quelquehistoire amusante et quelques bons mots pour égayer la com-pagnie. Mais il est trompeur, il abuse de la supériorité deson esprit, et il faut se défier de lui. Il est passé maître en faitde tromperie, dit La Fontaine. Et en cette circonstanceil aura beau jeu, car son compagnon est une véritable ga-nache, comme disait Napoléon de lempereur dAutriche ;il ne voyait pas plus loin que son nez. Après avoir beaucoup marché, beaucoup causé, beaucoupri, les deux compagnons eurent soif. He


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